Projet Building opus #2 : un beau succès pour la “fantaisie pour violon et truelle”

Le projet building, symphonie d’un nouveau quartier porté par le collectif Ars Nomadis en partenariat avec l’Orchestre National de Bretagne est un chantier qui avance avec entrain ! Avant d’entendre la symphonie pour orchestre et ouvriers de Fabio Ratz prévue pour septembre 2024, le compositeur Alexandre Rubin propose des opus pour duo de musicien et ouvrier. Le 16 avril, ce fût le maçon Kenny Carrel et le violoniste Fabien Boudot qui ont partagé la scène devant 300 personnes dans le quartier Plaine de Baud. Une création précédée d’un trio à cordes interprétant des oeuvres de Schubert et Piazzolla afin de prolonger le plaisir au soleil devant un décors de quartier en transformation parfaitement adapté au projet.

Pour le public, la journée a commencé à 16h à la Garden Party, boulevard Villebois Mareuil à Rennes, juste à côté des locaux du collectif d’art sonore Ars Nomadis. Alors que certains s’inscrivent sur la liste des réservations pour le concert, d’autres écoutent au casque les créations sonores des étudiants de L’EUR CAPS réalisées à partir de sons du chantier. Puis vient l’heure d’inaugurer un nouveau portrait photographique d’ouvrier réalisé par Caroline Ablain et accroché en grand format sur la façade ! Après un discours de la photographe et d’Antoine Beaufort directeur artistique d’Ars Nomadis, le public est convié à migrer vers le lieu du concert.

En face des plages de Baud, sur un square verdoyant entouré de bâtiments neufs ou en construction, une scène insolite est installée, on y trouve quelques pupitres et un plaque de placo amplifiée. Le public, au nombre de 300, est très familial et les plus vifs d’entre eux arrivent à s’asseoir sur un des transats à disposition. Le concert commence par un trio à corde qui interpréta une oeuvre de Schubert et quatre tangos d’Astor Piazzolla. Puis le maçon et l’ouvrier sont montés sur scène pour interpréter la pièce d’Alexandre Rubin fantaisie pour violon et truelle. Un véritable dialogue où les pizzicato et les coups d’archets répondent au frottement de la truelle et à l’étalement du mastic. Les mouvements de l’ouvrier sont rendus sonores grâce à un géophone fixé sur la planche de placo (plus de détails ici). Un concert salué par le public qui voit ce projet plein de poésie sonore accompagné la transformation de leur cher quartier Baud – Chardonnet.

Prochain opus le 2 juillet ! On a entendu dire qu’un plombier allait peut-être y sortir son chalumeau pour l’occasion !