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Pelléas et Mélisande, suite op.80

(1845 – 1890)

 

A LIRE Gabriel Fauré, les voix du clair-obscur par Jean-Michel Nectoux (Fayard, 2008)

 

Entre 1893 et 1905, Claude Debussy, Arnold Schönberg, Jean Sibelius et Gabriel Fauré éprouvèrent une passion commune pour l’univers symboliste du poète Belge, Maurice Maeterlinck (1862-1949). L’auteur des Serres chaudes et futur Prix Nobel de littérature (1911) écrivit sa pièce en 1892, mais elle ne bénéficia que d’une unique représentation parisienne, le 17 mai 1893. L’actrice anglaise Mrs. Patrick Campbell fut subjuguée par le climat étrange de cette suite de scènes brèves. Elle fit aussitôt traduire la pièce en vue d’une représentation londonienne. Apprenant que Claude Debussy travaillait sur le sujet pour la composition d’un opéra, elle sollicita le musicien afin qu’il se charge des interludes musicaux de la pièce. L’auteur du Prélude à l’après-midi d’un faune déclina la proposition. Mrs. Patrick Campbell se tourna alors vers Gabriel Fauré qui accepta la commande dans l’urgence. Les délais étaient courts et ses multiples fonctions (Fauré enseignait alors la composition au Conservatoire de Paris, tenait la tribune des orgues de La Madeleine et assumait la fonction d’inspecteur de l’enseignement musical) l’obligèrent à confier une partie de l’orchestration à l’un de ses élèves, le talentueux Charles Koechlin. Six semaines plus tard, l’ouvrage était achevé. La création eut lieu comme prévu à Londres, le 21 juin 1898, au Prince of Wales Theater de Piccadilly.

De sa musique de scène, Fauré choisit quatre extraits des principaux entractes afin de composer une suite symphonique. De fait, il augmenta l’instrumentation originale qui avait été pensée, pour petit orchestre, par Koechlin. La nouvelle partition fut créée le 3 février 1902 aux Concerts Lamoureux sous la direction de Camille Chevillard. Le Prélude, quasi adagio, est une page pleine de mélancolie et de retenue. C’est le mystère de Mélisande évoqué par la flûte et le basson, puis le hautbois et la clarinette. Les ombres de la Pavane s’évacuent dans un fortissimo. Le cor solo présente alors Golaud, le mari de Mélisande. Le chromatisme wagnérien influence ce passage. Au troisième acte de la pièce, Mélisande file la laine. Dans La Fileuse, le mouvement du rouet est traduit par le hautbois solo puis les cordes. Puis, on découvre l’inexorable destin de Mélisande. La Sicilienne – allegro molto moderato – est l’une des mélodies les plus célèbres de Fauré qui utilise un thème ancien composé quelques années plus tôt pour le Bourgeois gentilhomme, une partition inachevée. La flûte et la harpe nous convient à une page délicate, un instant de répit avant le drame que l’on devine. La mort de Mélisande – molto adagio – évoque par le rythme obsédant d’une marche funèbre la dimension tragique de la pièce. Le rideau se referme sur les dernières notes de la flûte et des cordes.