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Pêcheur d’Islande, suite pour orchestre

Né à Guingamp, Guy Ropartz entreprend des études de juriste avant de se lancer dans la composition. Il étudie au Conservatoire de Paris auprès de Jules Massenet et Théodore Dubois. Par la suite, il devient disciple de César Franck. Il débute sa carrière musicale à Nancy. Il y dirige le Conservatoire de musique, entre 1894 et 1919, puis celui de Strasbourg, de 1919 à 1929. Ami d’Albéric Magnard, Ropartz dédie sa musique, mais aussi son œuvre poétique, que l’on connaît moins, à la culture Celte. Sa création demeure profondément enracinée dans le Christianisme. En témoigne son importante musique instrumentale réunissant des pièces symphoniques, concertantes et de musique de chambre, sans oublier les musiques de scène ainsi qu’un remarquable catalogue de partitions religieuses.

Nul mieux que le compositeur lui-même a décrit la diversité de ses sources d’inspiration où domine sans conteste l’âme bretonne pour laquelle ses superbes Notations artistiques composent un chant de louanges : « En Bretagne, au bord de la mer, en Bretagne, pays de landes immenses où se dresse parfois le squelette d’un chêne émondé, pays de silencieuses forêts, de falaises arides, où des korrigans peuplent la bruyère et dansent par les nuits lunaires la danse des jours de la semaine autour des menhirs, où des fées comme Viviane, des enchanteurs comme Merlin ont pour domaine la forêt de Brocéliande […] ».

 

Le titre, assurément, Pêcheur d’Islande, porte en lui-même une destinée tragique. La partition fait écho à l’œuvre de Pierre Loti (1850-1923). L’écrivain breton Louis Tiercelin (1846-1915) adapta le roman paru en 1886 pour une pièce de théâtre. En 1888, il commanda la musique de scène à Ropartz. Terminée en 1891, celle-ci fusionne le drame humain – la destinée d’un marin-pêcheur qui ne reviendra pas d’une campagne au large des côtes d’Islande et dont l’amour pour une jeune femme sera enseveli par les flots – et des décors marins grandioses.

Quelques années plus tard, le compositeur conçut, avec le matériau destiné à la pièce, une suite d’orchestre en trois parties.

La première d’entre elles s’ouvre sur La Mer d’Islande. Une mélodie lancinante aux cordes graves se répand dans tout l’orchestre. A cette gravité répond le lyrisme de l’alto solo et des violons. La passion romantique et la houle mêlées ne cessent de croître dans une écriture qui n’est pas sans rappeler celle de la Symphonie en ré mineur de César Franck, qui avait été achevée en 1888. On comprend mieux que Ropartz ait dédié la partition à son illustre aîné. Le mouvement suivant, Scène d’amour, joue de l’attente et de l’immobilité, du souvenir et de la douleur de la perte de l’être aimé. Cette déploration aux couleurs mordorées – le solo de cor tient une place éminente – est d’une superbe veine postromantique.

Les Danses referme la partition. Le souvenir des noces, le battement des archets et les jeux des fifres recréent un folklore Breton. La chorégraphie prend subitement son élan avec une allégresse dont il est bien difficile de dire si elle est feinte ou sans arrière-pensée.

Pêcheur d’Islande fut créé en février 1893 au Théâtre d’Application, à Paris. Pierre Loti réécrivit le texte de Tiercelin qui ne l’avait guère satisfait.