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Concerto pour violoncelle et orchestre en mi mineur op.8

(1857 – 1934)

 

Le Concerto pour violoncelle d’Elgar est la dernière grande partition du compositeur anglais, “l’attitude d’un homme face à la vie”, selon sa propre expression. Ce fut, pour le musicien, l’heure d’évoquer les jours heureux et les autres, de concentrer en quatre mouvements l’inspiration mélodique et sa science orchestrale.

 

Composée à partir de mars 1918 et achevée au mois d’août de l’année suivante, la partition offre le portrait exact des sentiments du compositeur. Il fait preuve d’un certain détachement, mais révèle également la nostalgie des passions passées : « Tout ce qui est beau, agréable, propre, jeune, paisible a disparu et ne reviendra jamais ». Les horreurs de la Première Guerre mondiale, la domination de nouvelles esthétiques transforment cette œuvre en un ultime hommage au monde d’avant 1914. Les profonds changements imposés par le conflit bouleversent un musicien dont la pensée et l’éducation ont été forgées dans la paix “victorienne” du siècle précédent. Ce musicien discret et auquel on a décerné tous les honneurs préfère, à la fin de sa vie, s’enfermer dans le silence. Son écriture est avant tout celle d’un mélodiste et d’un orchestrateur de génie, profondément lié à l’esthétique postromantique – celle de Wagner et de Brahms – indifférent à une quelconque filiation avec les compositeurs anglais du passé.

 

Dans le Concerto pour violoncelle, le choix de la tonalité (mi mineur) n’est pas étranger à ce climat de regrets, vécus avec tristesse dans la retraite d’un cottage du Sussex où s’est alors réfugié le compositeur.

 

Il n’est pas étonnant que l’œuvre s’ouvre par un bref et sombre récitatif au violoncelle, comme une introduction au Moderato. Dans ce climat de solitude, en quelques mesures, le soliste révèle toute la variété des couleurs de la partition. Presque murmuré, le chant d’une grande beauté s’enroule autour des pupitres de l’orchestre. Malgré une accélération du tempo, le mouvement revient sans cesse au climat initial, presque désespéré. Un solo crée un pont introductif vers le second mouvement qui s’ouvre sur les pizzicati du violoncelle.

 

Cet Allegro molto en sol majeur possède toutes les caractéristiques d’un mouvement perpétuel. Son écriture orchestrale paraît se morceler en une suite d’épisodes fragmentaires, raccordés les uns aux autres grâce à l’énergie du soliste. Il lui revient de montrer toute la palette expressive et technique de l’instrument.

 

L’Adagio est introduit par une ample cantilène avec un orchestre en sourdine. La gravité du thème en fait le mouvement le plus poignant, parfois à la frontière du silence.

 

Le finale, Allegro ma non troppo, est directement enchaîné. Il s’ouvre par un moderato qui rappelle le début de l’œuvre. Mais, Elgar choisit de poursuivre avec une danse rustique qui détourne quelque temps la dimension tragique de l’ouvrage. Puis, insensiblement, nous revenons au premier thème, après une récapitulation de l’ensemble des épisodes précédents,  y compris de l’adagio. Le Concerto s’achève brutalement, ne laissant la “victoire” à aucun pupitre, qu’il s’agisse de l’orchestre ou du violoncelle.

 

La création du Concerto eut lieu le 26 octobre 1919 avec, en soliste, le violoncelliste anglais Felix Salmond (1888-1952). A cette occasion, le compositeur dirigea l’Orchestre symphonique de Londres. Le peu de répétitions expliquent en partie le faible succès de l’œuvre lors de la création.

 

Quelques semaines plus tard, Edward Elgar enregistra une version abrégée de son Concerto, puis en 1928, la première version intégrale de la partition avec la violoncelliste Béatrice Harrison accompagnée par l’Orchestre du Royal Albert Hall. Ce disque profondément émouvant a été réédité à plusieurs reprises. Depuis, l’œuvre n’a pas cessé d’être programmée et gravée au disque.

 

A LIRE

 

« Histoire de la musique anglaise » par Gérard Gefen (ed. Fayard, coll. les chemins de la musique, 1992).