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Concerto pour violoncelle et orchestre en la majeur Wq 172

(1714 – 1788)

 

A lire : « les fils de Bach » par Marc Vignal (Ed. Fayard, coll. Les Chemins de la musique, 1997)

 

Second fils Jean-Sébastien Bach et de sa première épouse, Maria Barbara, Carl Philipp Emanuel fut certainement le plus chanceux des quatre enfants musiciens de l’illustre Cantor, prenant à juste titre l’ascendant sur ses trois frères : Wilhelm Friedemann (1710-1784), Johann Christoph Friedrich (1732-1795) et Johann Christian (1735-1782). Carl Philipp Emanuel saisit les opportunités qui se présentèrent tout au long de sa carrière et dont la plus importante fut d’accéder, en 1738, au statut de claveciniste de l’orchestre du prince héritier de Prusse. Lorsque le prince prit le titre de Frédéric II, il demanda au jeune musicien de le rejoindre à la cour de Postdam. Le musicien devint fut l’une des personnalités les plus en vue du règne de ce “despote éclairé”. Compositeur choyé et, chose rare, édité de son vivant, il fut également nommé directeur de la musique à Hambourg, en 1767, succédant ainsi à Georg Philipp Telemann.

Le catalogue de Carl Philipp Emanuel Bach est considérable. Culminent plusieurs séries d’œuvres pour le clavier qui marquent leur époque, mais aussi des partitions de musiques religieuses, dix symphonies, une cinquantaine de concertos, de la musique de chambre, etc. Son Essai sur la véritable manière de jouer des instruments à clavier (1753) suscita l’admiration de ses contemporains, tout autant que ses partitions : Joseph Haydn porta une part de son héritage et Wolfgang Amadeus Mozart ne cessa de lui vouer une réelle admiration. Sa musique apparaît comme l’un des liens majeurs entre le style classique et le préromantisme. Il fut le plus illustre porte-drapeau de l’Empfindsamkeit Stil – l’esthétique de la sensibilité – en réaction au rationalisme et dont le développement ultime ouvre la porte au Sturm und Drang. Cette phrase si sobre et magnifique : « Un musicien ne peut émouvoir que s’il est ému lui-même» aurait pu être prononcée, quelques décennies plus tard, par Frédéric Chopin !

 

De 1740 à 1768, Carl-Philipp Emanuel Bach vit à Berlin puis à Potsdam, au service de Frédéric II. Ses concertos pour violoncelle sont des arrangements de partitions antérieures dédiées à divers instruments tels que le clavecin, la flûte ou le hautbois. Le Concerto en la majeur, à l’origine un concerto pour clavecin, daterait de 1753. Il aurait été destiné au violoncelliste Christian Friedrich Schale, un musicien fortuné qui donnait chaque semaine des récitals à son domicile berlinois.

Le Concerto s’ouvre par un Allegro de style italien. Brillant, virtuose, rythmiquement soutenu, il déborde d’énergie, l’orchestre soutenant l’archet soliste qui montre toute l’étendue de sa virtuosité.

Le mouvement lent, Largo con sordini, mesto, est d’une gravité remarquable. On pourrait imaginer quelque complainte ou aria d’opéra après une longue introduction des cordes.

Le finale, Allegro assai pétille de vie sur une gigue, une danse rapide. Les interjections des pupitres de l’orchestre se nourrissent de la fantaisie du violoncelle.