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Concerto pour violon et orchestre en ré majeur op.77

Le paysage d’un lac du sud de l’Autriche fut le cadre idyllique de l’unique concerto pour violon de Brahms. L’œuvre fut créée en 1879 à Leipzig sous la direction du compositeur et avec en soliste, l’illustre Joseph Joachim (1831-1907). Elle vit le jour grâce à une étroite collaboration entre les deux hommes qui s’étaient rencontrés en 1853, à Düsseldorf, au domicile de Robert Schumann.

 

Un premier plan de l’œuvre fut réalisé en quatre mouvements. Brahms supprima le scherzo qui allait réapparaître trois ans plus tard dans le matériau du Second Concerto pour piano. Le romantisme du Concerto pour violon est davantage celui du Brahms hanséatique, que du Brahms viennois des Variations sur un thème de Haydn. L’œuvre grave et austère, se révéla d’une écoute difficile pour les musiciens de culture latine : Edouard Lalo et Gabriel Fauré, entre autres, la rejetèrent immédiatement.

 

Le premier mouvement s’ouvre sur un Allegro non troppo qui laisse place à un orchestre d’une richesse peu commune. Le premier mouvement obéit à la forme classique avec la double exposition de l’orchestre puis du soliste. L’imbrication de motifs secondaires révèle le thème principal d’allure tzigane. L’écriture du violon est novatrice en raisons de son ampleur. Pour autant, elle évoque aussi un hommage au classicisme. En témoignent de subtiles réminiscences de la Chaconne de la Partita en ré mineur de Bach.

 

Précisons que Brahms autorisa les solistes à jouer leur propre cadence. Plus d’une vingtaine ont été composées, mais celle de Joachim reste la plus souvent jouée.

 

Brahms aimait à répéter que le second mouvement était son “faible Adagio”. Il choisit la tonalité de fa majeur, en référence au climat “pastoral” de la Sixième Symphonie de Beethoven. L’harmonisation aux seuls instruments à vent nous le suggère avec insistance. Dans cette page, il s’autorise une infinité de respirations pour l’un des plus beaux thèmes de la littérature concertante. Il est énoncé par le hautbois, qui reprend la mélodie d’un lied antérieur, l’Ode saphique.

 

L’Allegro giocoso non troppo vivace qui referme la partition renoue avec des mélodies dans le style hongrois. Il est fort probable que le Konzert in ungarischer Weise (Concerto à la manière hongroise) composé par Joachim ait inspiré Brahms. Les accords et les octaves montantes du violon épanouissent la technique de l’instrument avec de brusques changements de mesure. La brève cadence de la main de Brahms accentue le sentiment d’exubérance de cette page digne d’une fête villageoise. Elle nous fait oublier la mélancolie sévère de l’adagio.

 

A Lire

 

« Brahms par ses lettres » traduit de l’allemand par Christophe Looten (éditions Actes Sud, 2017).