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Chamber Symphony n°1

(1947 – )

 

A Lire : « John Adams » par Renaud Machart (ed. Actes Sud / Classica, 2004)

 

Dans les années soixante dix, John Adams fut avec d’autres compositeurs minimalistes ou répétitifs américains comme Terry Riley, Steve Reich et Philip Glass, à l’origine d’une nouvelle esthétique sonore. Celle-ci s’affranchissait des systèmes qui avaient prévalu depuis la Seconde Guerre Mondiale. Diplômé la prestigieuse Université d’Harvard, disciple de Leon Kirchner, lui-même élève d’Arnold Schönberg, John Adams revendique de multiples influences notamment avec l’œuvre de John Cage, concepteur d’un univers “harmonique anarchique” !

Le principe de répétition et une apparente simplicité harmonique caractérisent la musique de John Adams, encore violemment rejetée par les “gardiens du temple” postsériel. En effet, l’univers des minimalistes (le terme prête à caution) s’insère dans la tonalité, incluant aussi toutes les formes de modalité. Sa musique jaillit de pulsations sinueuses et tranchées à la fois, pleine d’énergie et d’une grande virtuosité. Elle séduit par sa complexité ludique, sa “gourmandise sonore”. John Adams utilise toutes les formes et techniques musicales sans restriction : L’opéra, la vidéo, le film, l’orchestre traditionnel et l’électronique… L’abstrait et le figuratif comme l’actualité la plus grave nous plongent dans un univers contemporain : Nixon in China et The Death of Klinghoffer demeurent ses ouvrages lyriques les plus populaires.

 

Composée en 1992, la Première Symphonie de Chambre (Chamber Symphony n°1) est dédiée à un effectif de quinze musiciens. Elle rend hommage à la Première Symphonie de chambre d’Arnold Schoenberg. L’œuvre de John Adams est une commande de la Fondation Gerbode de San Francisco pour les San Francisco Contemporary Music Players. La création eut lieu toutefois à La Haye, aux Pays-Bas, par l’Ensemble Schoenberg, le 17 janvier 1993. La formation américaine en assura la première aux Etats-Unis, le 12 avril suivant.

 

Trois mouvements organisent la partition : Mongrel Airs, Aria with Walking Bass et Roadrunner. 
Le compositeur évoque l’étonnante genèse de sa partition : « J’étais chez moi, étudiant la partition de la Symphonie de chambre de Schoenberg et j’entendais mon fils, Sam, âgé de sept ans, regardant des dessins animés, de bons dessins animés, ceux des années cinquante. Leur hyperactivité, leur agressivité acrobatique se mélangea dans mon cerveau avec la musique de Schoenberg, toute aussi hyperactive et acrobatique. Je me suis aperçu combien ces deux traditions avaient de points communs ! ». John Adams ajoute que sa partition « est particulièrement difficile à jouer car les instrumentistes doivent négocier de manière totalement déraisonnable des passages très délicats dans des tempi alarmants […] » au point que le compositeur a songé titrer le premier mouvement non pas Mongrel Airs, mais Surveiller et punir, clin d’œil à l’ouvrage de l’écrivain Michel Foucault !

 

Le premier mouvement, Mongrel Airs jaillit d’une pulsation rythmique inexorable de la percussion. Les vents et les cordes rejoignent cette danse. Elle prend l’allure d’un immense swing grâce à l’apport de la batterie et du clavier électronique, un tempérament jazzy teinté de parties lyriques, notamment aux cordes.

Aria with Walking Bass est introduit par le chant du basson. Une marche grave se déploie dans un contrepoint baroque, chaque pupitre entrant à tour de rôle. La marche subit accélérations et décélérations. Le caractère épuré de la pièce rend hommage à la Seconde école de Vienne dont Schoenberg fut le porte-flambeau.

Le finale, Roadrunner, manie avec humour, le pétillement d’un orchestre improvisant une danse sous forme de mouvement perpétuel. Les vents, dont une clarinette persiflante, s’amusent de sonorités piquées qui contrarient les lignes mélodiques des violons jusqu’à la périlleuse cadence du violon solo. La tension ne cesse de croître, de plus en plus exacerbée et jazzée.