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2ème Prix Concours International de Klingenthal, Catégorie Bandonéon Solo
Lauréate de la Fondation Lagardère, Catégorie Jazz & Musique Classique 2019
Nommée aux Victoires du Jazz 2021, Catégorie Révélation (Prix Frank Ténot)
Résidente à la Villa Médicis, Académie de France à Rome, en 2022.
Avec plus de vingt ans de bandonéon dans les bras, Louise Jallu peut malgré son jeune âge légitimement s’estimer comme une musicienne accomplie. Il faut dire qu’elle a commencé à cinq ans, intégrant le réputé conservatoire de Gennevilliers, sa ville natale. La jeune fille grandie dans une famille mélomane – à la maison on écoute Monk, Bartók et Piazzolla – va trouver dans cette institution fondée par Bernard Cavanna matière à épancher sa curiosité pour le monde des musiques, tout en labourant de plus en plus profond le riche terreau du tango, une passion qui deviendra bientôt sa profession. Durant ses années d’apprentissage, elle bénéficiera des leçons de grands pairs considérés parmi les meilleurs experts, notamment César Stroscio et Juan José Mosalini qui prodiguent à la prodige les qualités fondamentales pour se faire un son dans le cénacle du tango : connaître son histoire et maîtriser l’instrument, sans pour autant endosser la panoplie de la simple copiste. C’est ainsi, mue par ce don d’ubiquité, cultivant tout à la fois un désir d’expérimentation tout en s’encrant résolument dans une longue tradition, que Louise Jallu va peu à peu affiner son doigté et affûter sa plume, afin d’affirmer son expressivité tant sur le bandonéon que sur la partition. Pour avoir de multiples mentors, citant parmi ses maîtres à jouer Anibal Troilo, Astor Piazzolla, Máximo Mori, ou encore Dino Saluzzi, la jeune femme n’en est pas moins une personnalité singulière dans un milieu longtemps considéré comme machiste. Les temps changent, et cela s’entend. Pas même majeure, mais déjà titulaire de son diplôme d’étude musical et ayant glané le deuxième Prix de la catégorie bandonéon solo du Concours International de Klingenthal (Allemagne), elle décide d’ailleurs de fonder sa propre formation, Louise Jallu Quartet, tout en accumulant les collaborations en tout genre, auprès de la chanteuse grecque Katerina Fotinaki comme de Sanseverino, avec les jazzmen dont Claude Barthélémy et Claude Tchamitchian, sans oublier l’esthète argentin Tomás Gubitsch.
Ces derniers seront conviés pour l’ambitieux projet Francesita, un double album qui la révèle au plus grand nombre : tout en convoquant ses arrangements de tangos d’Enrique Delfino, elle se propose d’évoquer les femmes victimes de la traite des blanches dans les maisons closes de Buenos Aires dans les années 1920. En solo comme en quartet, mais aussi en soliste avec l’Orchestre Nationale de Bretagne (« Sonatine Orchestra » de Bernard Cavanna), au travers de ses écrits (elle vient d’ailleurs de créer l’Édition bisonore dédiée à la composition du bandonéon), la bandonéoniste demeure fidèle à sa ligne de conduite émancipatrice des dogmes qui fixent la pensée : réinvestir les valeurs fondatrices de cette musique du Tout-Monde, pour la réinventer de plus belle. Le tango n’a-t-il pas dans son ADN ce nécessaire penchant pour l’oblique qui invite aux plus libres transgressions ?!