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L'Île des Jamais trop tard

Dossier pédagogique – L’Île des Jamais Trop Tard

L'Île des Jamais trop tard

Un conte symphonique environnemental

 

Texte de Stéphane Michaka

Musique de Sarah Lianne Lewis

Récitante : Céline Milliat-Baumgartner

Piano : Vanessa Wagner

Mise en scène : Julie-Anne Roth

Durée : 50 minutes

À partir de 7 ans


 

Note de l’auteur Stéphane Michaka

« Conte musical et fable animalière, L’Île des Jamais Trop Tard nous plonge dans l’esprit d’une jeune fille confrontée à la menace climatique. Un piano, un orchestre symphonique et une comédienne s’unissent pour raconter une histoire urgente et lumineuse. Une fable pas si éloignée du réel – pour mesurer les enjeux et nous aider à nous frayer un chemin vers l’avenir. Un récit imagé accessible aux petits et aux grands, un orchestre qu’il faut contenir comme un bestiaire tonitruant, et un piano qui fait le pont entre tous… Tels sont les ingrédients du conte musical que nous avons rêvé, Sarah Lianne Lewis et moi.

Notre conte musical L’Île des Jamais Trop Tard est destiné à un public familial, enfants et adultes, à partir de 7 ans. Il n’est pas nécessaire d’être familiarisé au préalable avec le contexte et les sources ci-dessous : lors du concert, conte et musique s’allient pour stimuler l’imaginaire à travers des images et des sons. Mais il est possible, si les enseignants le souhaitent, d’initier les écoliers aux notions écologiques et maritimes évoquées dans le récit. Les sources qui suivent ont pour but de faciliter la tâche des enseignants ».

Lise, dix ans, est une jeune fille solitaire et pleine d’imagination qui vit sur une île de l’Atlantique Nord. Elle aime s’aventurer dans la partie la plus reculée de l’île, hantée seulement d’une poignée de corbeaux, pour y glaner coquillages et fossiles. Lise reconnaît les vagues qu’elle appelle par leur prénom. Un jour, elle trouve dans une crique une barrette-coquillage un peu particulière. En l’attachant près de son oreille, Lise croit entendre de lointains échos : on dirait la banquise qui se craquèle… Depuis quelque temps en effet, l’île est menacée par le réchauffement et la montée des eaux. Lise demande aux grandes personnes si un jour il ne sera pas trop tard. Son île ne risque-t-elle pas d’être engloutie ? Mais les adultes insouciants répondent en chœur :  “Il n’est jamais trop tard !

C’est alors que Lise voit débarquer sur leur plage favorite des animaux polaires que la fonte de la banquise précipite vers d’autres rivages. Il y a un Ours blanc, neuf Manchots, dix Chiens de traîneau, seize Phoques et cinquante Macareux. Les pauvres bêtes sont épuisées par leur dérive sur des fragments détachés de banquise (c’est par ce moyen qu’elles ont atteint l’île). Ces espèces sauvages de l’Arctique ont perdu leur maison et sont à la recherche d’un nouveau refuge. Une rumeur circule, il existerait une forêt sous-marine qui pourrait leur fournir tout ce dont ils ont besoin : Le Kelp.

Espèces menacées en Arctique et Antarctique par la fonte des glaces

Quelques espèces menacées par la fonte des glaces : l’ours polaire, le morse, le renard polaire, le narval, le manchot empereur et l’harfang des neiges

 

Extrait du conte musical L’Île des Jamais Trop Tard

“Les paroles d’Ours Blanc se mêlent au bruit de la banquise qui se craquèle. Et tout semble arriver sous mes yeux ! Les blocs qui se détachent, dévalent les précipices, fendent la banquise comme des stalactites géants. Les icebergs qui penchent, colosses de cristal.

Et le roulement furieux des eaux qui emporte tout : iglous, kayaks, bêtes petites et grandesCet empire de glace n’est plus qu’un radeau en miettes. Et ce radeau a échoué sur mon île !

« Vous allez comme ça ? » je leur dis à tous.

Très vite, je suis débordée par une cacophonie de cris. On dirait une fanfare qui joue cinq partitions à la fois ! Phoques, huskies, lièvres, macareux, pingouins : c’est à qui beuglera le plus fort.

Je me rends compte qu’ils marmonnent tous la même chose : « Kelp, kelp, kelp ! » Un son inarticulé qui ressemble à un geignement, une plainte.”

Le Projet Ponant : sensibiliser à l'environnement par la musique

Le Projet Ponant

                                                                                                                                  Crédits Cyril Andres

 

 

Cette œuvre, écrite pour une récitante, un orchestre et un piano est un conte musical qui souhaite sensibiliser les spectateurs à la protection des océans. L’auteur Stéphane Michalak et la compositrice Sarah Lianne Lewis ont écrit cette œuvre à quatre mains.

La narratrice de l’histoire est Lise le personnage principal. Elle est représentée musicalement par le piano. L’Île des Jamais trop tard est récit initiatique où la rencontre avec les animaux et le discours des adultes l’amène à grandir, à se transformer. La musique très présente tout au long du conte, enrichie le texte et favorise l’imaginaire des auditeurs. On suit l’évolution du piano, métaphore des transformations de Lise ; les animaux sont le symbole du vivant et reflété par des moments d’une grande densité sonore ; le grondement sourd de la glace qui craque et le silence qui s’ensuit devient quant à lui l’inquiétant synonyme de la destruction de la nature.

L’Île des Jamais Trop Tard est une commande de l’Orchestre National de Bretagne. Sensible à la préservation des océans et aux problématiques maritimes en lien avec son territoire, l’Orchestre National de Bretagne propose dans sa programmation des concerts faisant écho à la mer. L’ensemble de ces concerts sont regroupés dans le projet maritime appelé “Projet Ponant”.

L'importance du Kelp : Forêt sous-marine refuge de nombreuses espèces

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Le regard des scientifiques

 

L’océan a un rôle fondamental dans l’équilibre naturel de la planète.

« Le rôle de gigantesque atténuateur du changement climatique joué par l’océan est mieux connu désormais (…). Le milieu marin produit la moitié de l’oxygène de la planète, absorbe un quart du CO2 dû aux énergies fossiles et plus de 90 % de l’excédent de chaleur résultant des activités humaines depuis les années 1950. Pour cela, il a besoin d’écosystèmes en bonne santé, mais aussi d’actions politiques urgentes car il se réchauffe, se dilate, s’acidifie, perd de son oxygène et étouffe sous les pollutions… L’ONU rapporte que « plus de la moitié des espèces marines pourraient avoir disparu d’ici à 2100 … Un océan propre, sain et productif, doté d’écosystèmes marins résilients, est essentiel à toute vie sur Terre ».


La protection des océans : une urgence sans cesse remise au lendemain

 

« A la veille de la Journée mondiale de l’océan [le 8 juin 2022], je suis aussi porteuse d’une bonne nouvelle : nous tenons entre nos mains une cartographie de l’espoir. Une évaluation scientifique parue dans la revue Nature en 2021 indique qu’en protégeant réellement 30 % de l’océan, il est possible de régénérer les populations sauvages de poissons, les écosystèmes marins, le climat, la pêche artisanale et la sécurité alimentaire et d’augmenter les captures mondiales de poissons de 5,9 millions de tonnes »

Extrait d’une tribune de Claire Nouvian, fondatrice de l’association Bloom pour la défense des océans, parue dans Le Monde du 7 juin 2022.

Un phoque au sein d'une forêt de Kelp

Crédits Kyle McBurnie

 

Kelp est un mot anglais servant à désigner plusieurs espèces de grandes algues brunes. En français, on tend à réserver le mot kelp pour désigner les algues géantes des côtes nord-américaines du Pacifique ou sub-antarctiques qui forment de véritables forêts sous-marines, depuis le fond de la mer jusqu’à la surface. Le mot « kelp » peut désigner en français, soit l’algue elle-même, soit le milieu naturel formé par les peuplements d’algues géantes (forêts de varech). Certaines espèces peuvent mesurer jusqu’à 30 mètres de longueur. Accrochées sur le fond rocheux, elles portent des sortes de flotteurs remplis de gaz leur permettant de se maintenir verticalement. La kelp pourrait servir à un vaste programme de désacidification des océans et de lutte contre le réchauffement climatique en raison de sa capacité à absorber le CO2, l’azote et le phosphore.

« Face à ces problèmes […] une seule action peut avoir des effets positifs en cascade. Par exemple, la conservation et la restauration des mangroves et des forêts sous-marines de kelp, qualifiées de puits de carbone bleu, […] tout en fournissant un habitat à de nombreuses espèces et de la nourriture aux populations côtières. En dépit de ses conclusions alarmantes, le rapport offre une note d’espoir. L’humanité peut encore orienter sa destinée vers un avenir meilleur en prenant aujourd’hui des mesures fortes pour freiner l’emballement de la deuxième moitié du siècle. »

Le Kelp en Bretagne

 

On retrouve une belle réserve de Kelp en Bretagne, notamment au parc naturel marin d’Iroise près de Brest (Finistère) et au sein du Golfe de Saint-Malo (Ille-et-vilaine)

Source: https://geo.data.gouv.fr/fr

La carte du Kelp en Bretagne

La découverte du Kelp : le témoignage de Charles Darwin

Illustration d’Alessandro Lonati

Illustration d’Alessandro Lonati

 

 

« Le kelp existe dans la région subarctique située dans l’hémisphère nord, tout juste au sud de l’Arctique, et couvrant une grande partie de l’Alaska, du Canada, de l’Islande, du nord de la Scandinavie, de la Sibérie, ainsi que les îles Shetland. […]. Le nombre de créatures vivantes de tous les ordres, dont l’existence est intimement liée à celle de ces algues, est véritablement étonnant. On trouve aussi, attachés à ces feuilles, différents coquillages […]. D’innombrables crustacés fréquentent chaque partie de la plante. Si on secoue les grandes racines entremêlées de ces algues, on en voit tomber une quantité de petits poissons, de coquillages, de seiches, de crabes de tous genres, d’œufs de mer, d’étoiles de mer, de magnifiques Holuthuries, des Planariés et des animaux affectant mille formes diverses. Je ne peux comparer ces grandes forêts aquatiques de l’hémisphère méridional qu’aux forêts terrestres des régions intertropicales. Je ne crois pas cependant que la destruction d’une forêt, dans un pays quelconque, entraînerait, à beaucoup près, la mort d’autant d’espèces d’animaux que la disparition du kelp. Au milieu des feuilles de cette plante vivent de nombreuses espèces de poissons qui, nulle part ailleurs, ne pourraient trouver un abri et des aliments ; si ces poissons venaient à disparaître, les cormorans et les autres oiseaux pêcheurs, les loutres, les phoques, les marsouins, périraient bientôt aussi ».

Source : Le Voyage du Beagle, L’édition illustrée du carnet de voyage et du journal de bord, Charles Darwin (Delachaux et Niestlé, 2018, pages 202-203)

Le voyage de Charles Darwin à bord du Beagle
La répartition du Kelp sur la planète

à gauche le voyage de Darwin à bord du Beagle, à droite la répartition du Kelp sur la planète

La montée des eaux, une réalité concrète

L'île de Majuli en Inde est en train de disparaître

Photo de l’île de Majuli en Inde                                                                                                     Crédits  Marco C. Pereira-Sara Wong

 

 

Une île sur le point d’être engloutie en Inde

« Il faut se hâter de visiter Majuli, car, d’ici à 2030, la plus grande île fluviale au monde aura disparu, engloutie par le Brahmapoutre, ce fleuve tempétueux qui prend naissance au Tibet pour aller se jeter dans le golfe du Bengale après avoir traversé l’Inde et le Bangladesh. En un siècle, l’île, qui abrite 200 000 personnes, a perdu plus de la moitié de sa surface, 70 villages ont été rayés de la carte. Ses sols s’érodent à une vitesse accélérée sous l’effet du dérèglement climatique [et de la fonte des glaciers himalayens, indique la page Wikipédia en français sur Majuli], des inondations et des barrages construits par l’homme en amont. Il ne restera bientôt plus rien des maisons sur pilotis des Mising, « le peuple du fleuve », l’ethnie majoritaire, ni des satras, les monastères hindous du XVIe siècle, à la fois lieux de culte et centres culturels et artistiques. L’île en a compté jusqu’à 65, il n’en demeure que vingt-deux, la majorité a été noyée par le fleuve. »

 

Simulation de la montée des eaux en Bretagne

Simulation de la montée des eaux en Bretagne

 

Si le scénario actuel se maintient, la fonte totale des glaces situées aux pôles engendrerait une montée des eaux de 65 mètres. Le site internet https://flood.firetree.net/ vous propose de réaliser des simulations afin de comprendre les conséquences de la montée des eaux sur le continent. Selon National Geographic, la fonte complète des glaces prendrait environ 5 000 ans. Ce scénario impacterait l’homme ainsi que de très nombreuses espèces animales.

L'arche de Noé

Illustration Marie Armalia

 

La solution est bien sûr la protection de la nature en replantant par exemple des forêts de mangrove ou de Kelp toutes deux dangereusement menacées.  Mais que faire quand il est trop tard ? L’inspiration de l’auteur Stéphane Michaka s’est naturellement tournée vers une source d’inspiration bien connue : le déluge et l’arche de Noé.

Ainsi au sein de l’Île des Jamais trop tard, Lise et les animaux vont transformer un vieux chalutier grâce à l’aide d’un squelette de baleine pour pouvoir naviguer en sécurité à la recherche des forêts de Kelp.

Sarah Lianne Lewis, une compositrice à l’écoute de la nature

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Sarah Lianne Lewis est une compositrice galloise de musique classique contemporaine audacieuse et imaginative. Sa musique engage le public dans des paysages sonores et des atmosphères uniques. Elle écrit souvent sur la connexion, le changement climatique et la nature. Sarah est actuellement compositrice en résidence à l’Orchestre national du Pays de Galles de la BBC ; elle est la plus jeune, et la première femme, à occuper cette place.

« Mon travail de compositrice aborde régulièrement le thème de l’environnement, et ma musique cherche souvent à explorer les sons ténus qui nous entourent dans notre monde. J’ai grandi dans une petite ville côtière, et je sais combien le bien-être de la mer importe pour les myriades de créatures qui y vivent, mais aussi pour nous, les humains qui habitons ses rivages. Quand on discute de sujets aussi graves que le changement climatique et la biodiversité des océans, il est important de veiller à ce que chacun ait droit à la parole et se sente écouté. L’histoire imaginée par Stéphane pour L’Île des Jamais Trop Tard nous permettra, je crois, d’accueillir les jeunes comme les moins jeunes dans l’espace de la discussion. L’histoire capture le frisson de l’imaginaire et juxtapose l’univers de la fantaisie à la menace bien réelle qui pèse sur les océans, leurs côtes et leurs habitants dans les décennies à venir. Il y a quelque chose de stimulant pour moi à créer une œuvre musicale faite pour évoquer des paysages maritimes brumeux, l’attrait de l’aventure, le jacassement des bêtes de la mer, et la fonte des glaces qui se produit à bas bruit dans le lointain et menace leur existence même ».  S.L.L.

Stéphane Michaka, auteur tout terrain

Stéphane Michaka, auteur de l'Île des Jamais Trop tard

 

Après des études de lettres à Cambridge (Royaume-Uni), Stéphane Michaka part enseigner le français en Afrique du Sud. Auteur de romans (La Fille de Carnegie chez Rivages, Ciseaux chez Fayard) et de pièces de théâtre (Le Cinquième Archet, Les Enfants du docteur Mistletoe), il a signé pour France Culture plusieurs adaptations de classiques mises en musique par l’Orchestre National de France, parmi lesquelles Alice & merveilles (publié en livre-CD chez Didier Jeunesse), Vingt mille lieues sous les mers et Moby-Dick (publiés en livre-CD chez Gallimard Jeunesse). Sa série en deux tomes Cité 19, parue chez Pocket Jeunesse, a conquis un large public. Son roman La Mémoire des Couleurs a été sélectionné pour le Prix Vendredi.

« En écho à la musique de Sarah, j’imagine le récit d’une jeune fille solitaire en quête d’elle-même, qui a besoin de rencontres vivifiantes pour se dépasser. D’où la présence d’une ménagerie d’animaux fantasques qui la débordent. Une histoire qui parle d’océan et d’espèces à préserver, donc, mais qui s’autorise aussi des échappées poétiques vers l’inconnu, l’intériorité, et une touche plus légère… Car il y a le piano de Vanessa Wagner. Le piano pourvoyeur de rêve, d’intériorité, le clavier qui déroule l’infini sur le fini des touches. Trouver le juste équilibre entre un récit imagé accessible aux petits et aux grands, un orchestre qu’il faut contenir comme un bestiaire tonitruant, et le piano qui fera le pont entre tous en existant aussi pour lui-même ; telle Lise découvrant qu’elle n’a besoin que d’écouter sa propre voix pour se sauver ».  S.M.

Sources et documentation

Qu’en disent les scientifiques ?

Le Kelp

https://fr.wikipedia.org/wiki/Kelp

Extrait d’un article du Figaro publié le 23 mai 2021 et intitulé : « Climat : “Le pire est à venir”, selon les experts du Giec ».

Source : Le Voyage du Beagle, L’édition illustrée du carnet de voyage et du journal de bord, Charles Darwin (Delachaux et Niestlé, 2018, pages 202-203)

La montée des eaux

https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2022/08/24/en-inde-le-brahmapoutre-engloutit-peu-a-peu-une-ile-de-200-000-habitants_6138825_4500055.html

https://flood.firetree.net/

À lire / écouter / voir

https://www.youtube.com/watch?v=kvLpC_z580c&t=50s&ab_channel=France3Bretagne

  • Un recueil de nouvelles par cinq auteurs d’hier et d’aujourd’hui :

Péril sur Terre, 5 nouvelles sur la nature, par Jean-Pierre Andrevon, Roald Dahl, Jack London, Sylvain Tesson et Florence Thinard (Flammarion, Étonnants Classiques – Collège, 192 pages, 2017)

  • Et pour les parents, un podcast sonore à écouter :

https://www.arteradio.com/son/61671305/comment_parler_de_l_effondrement_avec_ses_enfants