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Symphonie en sol mineur n°39 Hob.I:39 « Tempesta di mare », Joseph Haydn

Joseph Haydn

(1732-1809)

Symphonie en sol mineur n°39 Hob.I:39 « Tempesta di mare »

 

Quatre mouvements :

  1. Allegro assai
  2. Andante
  3. Menuetto
  4. Finale : Allegro di molto

 

Date de composition : achèvement le 1er décembre 1767.

Date de création : 1834 par l’Orchestre du Königsstädtische Theater de Berlin, placé sous la direction de la compositrice.

 

La véritable vie musicale de Haydn débuta le 1er mai 1761. En effet, cinq mois après son mariage, il signait un contrat le nommant vice-maître de chapelle (Kapellmeister) du prince Paul Anton Esterhazy (1711-1762), le noble plus riche de Hongrie. Haydn servit cette famille pendant 28 ans, Nicolas 1er dit “le Magnifique“ (1714-1790) ayant succédé à son frère Paul Anton. Haydn vécut à l’année au château d’Esterhaza, un domaine considéré comme un “petit Versailles”. Ses appointements de 400 florins pas an – l’édification du château en coûta 13 millions – correspondaient à des clauses contractuelles qui n’avaient pas évolué dans leur rigueur administrative à celles qu’avait connu quelques années plus tôt Bach à Leipzig : « Le dit Josef Haydn doit prendre soin de porter des bas et des vêtements blancs, être poudré et coiffé d’une natte ou d’un postiche. Il doit se conduire de manière exemplaire, s’astreindre de toute familiarité indue, de toute vulgarité en mangeant, en buvant et lors de conversations ».

En 1766, Haydn prit la succession de Gregor Joseph Werner, Kapellmeister en titre, qui venait de disparaître. Il put composer comme il l’entendait. C’était l’époque du Sturm und Drang, un mouvement littéraire préromantique, qui prônait la supériorité des sentiments sur la rationalité.

La Symphonie en sol mineur dite « Tempesta di mare » ( « La mer troublée ») fut composée en 1767. La passion domine sans conteste l’Allegro assai introductif avec une entrée des cordes, presque murmurée, “questionnant” l’auditeur avec des silences abrupts. L’énergie et la vivacité l’emportent bientôt dans un crescendo permanent. La mélodie, splendide, s’irise de contrastes inattendus.

L’Andante, le mouvement le plus vaste des quatre, est aussi noble que charmant et humoristique. Le doux balancement de la marche aux cordes seules est ponctué d’accords bien en place. Les effets ont pour but de maintenir l’attention de l’auditeur, de se moquer probablement de lui, en raison du caractère imperturbable du rythme alors que de petits évènements se multiplient afin de contrarier la bonne tenue du tempo.

La danse du Menuet est menée par le hautbois et les cors. Les uns et les autres donnent une couleur “MittelEuropa” à cette page. En effet, elle tire ses sonorités un peu acides vers quelque ensemble des Balkans.

L’Allegro di molto ne cherche nullement à contrarier le mouvement très allant, comme ce fut le cas dans l’Allegro assai. D’un seul bloc, le finale avance avec détermination, les cordes assurant une tension quasi-permanente. Le divertissement se colore d’une théâtralité qui n’attend que les applaudissements.

Mozart apprécia particulièrement cette partition au point qu’elle influença l’écriture de sa Symphonie n°25 datée également de 1767 et composée dans la même tonalité de sol mineur !

 

À lire

« Joseph Haydn » par Frédéric Gonin (ed. Actes Sud / Classica, 2014)