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“Egalité”, Concerto pour guitare et orchestre

Artiste ouvert aux esthétiques les plus diverses, le guitariste, compositeur et arrangeur musical Samuel Strouk nous propose quelques pistes d’écoute en prélude à la création de son œuvre.

 

Expliquez-nous le titre de la pièce…

 

“Egalité”, Concerto pour guitare et orchestre est inspiré du texte éponyme du poète colombien José Asuncion Silva (1865-1896). C’est donc littéralement un poème… symphonique.

 

Au XIXe siècle, le principe de l’égalité était porté par le souvenir de la Révolution française. Pour autant, le poème de Silva ne porte pas un message directement politique. Sa démarche est plus spirituelle. En effet, le texte met en scène deux personnages opposés : un petit « gamin des rues » de Bogota et l’empereur de Chine. La différence entre eux est extrême jusqu’à ce que l’un et l’autre connaissent l’amour d’une femme. Evoquant la genèse, le poème décrit alors ce que la passion amoureuse peut avoir d’animal et confondre, finalement, ces deux personnages devenus égaux face aux « pulsions sexuelles » notamment. Ecrire cela au XIXe siècle n’était pas évident !

 

Quelle musique ce poème vous a-t-il inspiré ?

 

Ce poème au thème si actuel et à l’écriture si forte a directement structuré la forme musicale de la pièce. A l’aide de deux thématiques distinctes, j’ai imaginé deux parties liées et enchaînées, la première évoquant l’empereur et, la seconde, l’enfant de la rue. Puis l’enjeu a été de préparer une transformation des univers sonores de chacune des parties. C’est précisément cette mutation du son qui tente de démontrer l’égalité des deux thèmes, une égalité transformationnelle en quelque sorte, qui relie intrinsèquement les deux parties à une même entité.

 

Quelles esthétiques revendiquez-vous dans la partition ?

 

Ma musique est de manière générale modale et tonale. Elle est portée à la fois par la mélodie mais aussi par des couleurs et des textures harmoniques. L’orchestration y est très souvent thématique et l’improvisation fait partie des éléments fondateurs. Je travail dans la quasi totalité de mes projets, à la cohabitation de l’écriture et de l’improvisé. Les thèmes de l’empereur et de l’enfant sont déstructurés par un matériau d’essence atonal qui replace les deux personnages sur un plan d’égalité. Dans cette œuvre, les influences sont multiples tout comme dans ma musique en général.

 

Dès que l’on parle d’un concerto pour guitare, on ne peut faire l’impasse du Concierto de Aranjuez de Rodrigo, le seul opus du genre qui se soit imposé dans le monde entier. Cela étant, je suis très attentif à d’autres écritures comme celles de Xenakis, Ligeti, Stravinsky, Ravel, Piazzolla… Je n’ai aucune exclusive, navigant du baroque au contemporain !

 

Comment avez-vous maintenu l’équilibre entre la guitare et l’orchestre ?

 

En réalité, je joue deux guitares acoustiques qui font entendre deux types de sonorités. L’une possède des cordes en acier. C’est un instrument puissant, d’une certaine “arrogance” qui correspond bien à la figure de l’empereur. La seconde guitare, aux cordes en nylon, appartient plutôt au répertoire de la musique classique espagnole.

 

Les deux guitares sont sonorisées. Cela offre davantage de possibilités dans le dialogue entre l’orchestre et le soliste. L’amplification n’est qu’un outil qui ne fait pas partie de l’écriture proprement dite de la pièce.