Créé sous couvert d’anonymat en 1818 pour contourner la suspicion de l’époque s’agissant d’œuvres écrites par des femmes, l’opéra La Sérénade est signé de la compositrice Sophie Gail et de la librettiste Sophie Gay. L’œuvre soulève un grand enthousiasme des critiques comme du public au Théâtre royal de l’Opéra Comique avant de tomber dans l’oubli. C’est donc justice de le recréer à Rennes, en collaboration avec l’Opéra Grand Avignon et le Pallazzetto Bru Zane.
Pleine de charme et d’humour, cette Sérénade reprend les codes du théâtre de comédie : la relation maître valet, les amours interdites et les contrastes de hiérarchie sociale. Elle nous donne à entendre une musique contemporaine de celle de Rossini dans laquelle les musiciens de l’Orchestre National de Bretagne excellent, sous la direction de Rémi Durupt. Par sa mise en scène pleine de malice qui montre une troupe en train de travailler, Jean Lacornerie rend hommage aux compositrices à la tête d’une distribution aussi joueuse que frondeuse. Du grand art !
Billetterie, distribution complète et liste des coproducteurs auprès de l’Opéra de Rennes sur opera-rennes.fr
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La présentation de l’opéra La Sérénade s’inscrit dans un temps fort de rentrée consacré aux femmes compositrices oubliées. Deux autres rendez-vous seront programmés : l’installation Un orchestre à soi de Léa Chevrier et Laureline Amanieux et le récital Romances d’Empire de Maïlys de Villoutreys reprenant les titres célèbres de Sophie Gail parmi d’autres compositeurs de son temps.