Into Africa

Résumé

Après le succès de notre premier concert Into Africa à Rennes la saison dernière, l’Orchestre National de Bretagne, le joueur de kora mondialement reconnu, Seckou Keita et la cheffe d’orchestre Fiona Monbet, ont décidé de poursuivre leur conversation musicale entre l’Europe et l’Afrique à travers la Bretagne. Au programme, Fela Sowande, père de la musique orchestrale africaine avec trois pièces de sa Suite Africaine, inspirée par les mélodies traditionnelles nigérianes. Seckou Keita présentera, quant à lui, sa nouvelle Rhapsodie Africaine, reliant traditions africaines et européennes d’une manière unique. Cette oeuvre donnera à la kora la place d’honneur, occupée pendant des siècles par le violon, le piano ou la flûte. Le Concerto pour violon en La Majeur de Telemann, choisi par Fiona Monbet créera une passerelle supplémentaire entre l’Orchestre, le violon et la musique de Seckou Keita. Pour ce concert unique en son genre, Seckou Keita a invité à ses côtés le maître percussionniste gambien Suntou Susso.

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Seckou Keita et sa Rhapsodie africaine

Depuis son arrivée au Royaume-Uni en 1999, Seckou Keita a entrepris une vaste recherche créative en vue d’élargir la portée de son instrument et de déployer ses propres ailes, au sens propre comme au sens figuré. Ses collaborations avec de nombreux artistes de jazz, latin, pop, folk et classique, notamment Omar Sosa, Catrin Finch, Antonio Forcione, Paul Weller et Damon Albarn, lui ont permis de rendre la kora plus visible sur la scène internationale. Depuis 2007, il s’est également produit avec des ensembles classiques, dont l’Orchestre National de Bretagne, ce qui l’a poussé vers un nouvel objectif : créer une œuvre symphonique, spécifiquement pour la kora.

“Je voulais créer une œuvre où la kora et l’orchestre pouvaient échanger et je souhaitais vraiment mettre la kora au cœur du monde classique. J’ai déjà fait du jazz, de la folk, de la world et toutes sortes de choses, mais j’ai toujours eu en tête ce projet, et maintenant c’est fait”, dit Seckou. “Au départ, j’avais l’idée d’un concerto pour kora, mais je n’étais pas vraiment attaché à la forme ou à la terminologie. Mon objectif était de jouer avec un ensemble aussi unique qu’un orchestre, où l’on peut avoir jusqu’à 60 musiciens qui jouent parfaitement ensemble ! Jouer avec un orchestre rajoute tellement de richesse et offre une incroyable palette en texture et dynamique ! C’était un défi pour la kora, qui, contrairement au violon ou au piano, a certaines limites. Et je ne lis pas la musique, je la joue ! Donc la question était de savoir comment je pouvais accomplir un tel projet ? J’avais besoin de travailler avec quelqu’un qui comprenne mon approche musicale tout en respectant les codes classiques.”

C’est à ce moment qu’intervient Davide Mantovani, un compositeur, bassiste et ami que Seckou connaît depuis 20 ans, et avec lequel il a voyagé au Sénégal, afin de lui apprendre en direct les techniques polyrythmiques complexes qui définissent la musique du pays.

“Ma vision était que la kora fasse vraiment partie de l’orchestre, comme un groupe ! il était donc important que l’orchestration crée une réelle communion. Il s’agissait d’adapter au mieux les motifs, de varier l’orchestration afin de partager la mélodie ou de changer les rôles. Aussi, parfois les cors exposent le thème parfois ce sont les violons, parfois c’est la kora… l’idée c’est que nous communiquions et partagions !”

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