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Dossier pédagogique – Elégie – Gabriel Fauré

Gabriel Fauré (1845-1924)

 

Né le 12 mai 1845 à Pamiers (Ariège) dans une grande famille, Gabriel Fauré est le fils d’un instituteur. Il est envoyé dès l’âge de neuf ans à Paris pour étudier à l’école de musique classique Niedermeyer. Il y étudie onze années avec plusieurs musiciens de premier plan. Une rencontre importante marque sa jeunesse, celle du jeune et brillant professeur de piano Camille Saint-Saëns, qui lui fait découvrir Schumann, Liszt et Wagner…

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A l’âge de vingt ans, Fauré sort de l’école Niemeyer bardé de prix (2ème prix d’harmonie, 1er prix de composition et prix d’excellence de piano!). Il rejoint la ville de Rennes (!) et devient organiste à l’église Saint-Sauveur. Après la guerre de 1870, Fauré, aidé par Saint-Saëns, obtient le poste d’organiste Saint-Honoré-d’Eylau à Paris puis à Saint-Sulpice jusqu’en 1874.

Gabriel Fauré est alors un jeune homme brun, au physique romantique; ses qualités de pianiste et d’accompagnateur en faisaient un invité très recherché, et il fréquenta fréquemment le salon de Pauline Viardot, rue de Douai à Paris.

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En 1878-1879, il se rend en Allemagne où il découvre des œuvres de Richard Wagner (dont La Tétralogie), il rencontrer Franz Liszt. En 1883, le compositeur épouse Marie Fremiet, fille d’un sculpteur, qui lui donnera deux fils.

Une nouvelle vie s’offre à lui dès 1892. Il est nommé inspecteur des enseignements dans les conservatoires et professeur de composition au Conservatoire où il succède à Massenet. Il forme de nombreux élèves (Koechlin, Nadia Boulanger, Maurice Ravel…). Il succède à Saint-Saëns au poste de titulaire du grand orgue de la Madeleine en 1896. À 55 ans, il est atteint de surdité, ce qui ne l’empêche pas d’être nommé directeur du Conservatoire en 1905.

 

Gabriel Fauré a composé de nombreuses pièces pour piano (BarcarollesImpromptusNocturnes); de la musique de chambre, notamment le Quatuor pour piano et cordes n°2 en sol mineur); de la musique religieuse avec son célèbre Requiem.  Il écrit tout au long de sa vie une centaine de mélodies, genre délaissé qu’il renouvelle et élève au niveau du Lied allemand. Que de chefs-d’œuvre il nous laisse ! Après un rêve, Les Berceaux, Mandoline

 

Citons aussi les Cinq Mélodies, dites de Venise (1891), et la Bonne Chanson (1894) sur des poèmes de Paul Verlaine. Peu tenté par le théâtre, Fauré compose tout de même Pénélope (1913), un opéra qu’il sous-titre « poème lyrique ».

Finesse, élégance, raffinement des mélodies, légèreté de l’orchestration caractérisent la musique de Gabriel Fauré.

Vous avez dit "élégie"?

 

L’élégie était d’abord un chant de deuil et désignait une forme métrique. Il s’agissait dans l’Antiquité d’un poème composé en distiques élégiaques (groupes de deux vers ; un hexamètre dactylique et un pentamètre). Dans un sens plus large, l’élégie est une poésie douce et plaintive, mélancolique. L’élégiaque comporte en général une grande part de subjectivité (emploi du “je”), de funèbre et de lyrisme… Ces caractéristiques littéraires se retrouvent en musique. On pense au Chant élégiaque à 4 voix de Beethoven, op. 118 (1814), composé à l’occasion de la mort de son ami Pasqualati.

 

Élégie, Op. 24

 

Fauré souhaitait utiliser le thème de l’Elégie pour le mouvement central d’une sonate pour violoncelle et piano. La partition originale fut créée en 1883 par son dédicataire, le violoncelliste Jules Loeb. Le succès fut immédiat. A la fois lamento et marche funèbre, on note l’emploi de la tonalité de Do mineur. Depuis que le système tonal existe, nombreux sont les musiciens, écrivains et philosophes qui ont cherché à distinguer les tonalités et à les cataloguer selon leur pouvoir affectif. Dans ses Règles de composition, Marc-Antoine Charpentier (1634-1704) présente ainsi l’énergie des différents modes : «si le Do majeur est  gai et guerrier ; en Do mineur, l’atmosphère, l’éthos, est obscure et triste…

 

 

Douze ans plus tard, en 1895, à la demande d’Edouard Colonne, le compositeur orchestra la partition. Cette nouvelle version fut créée le 26 avril 1901 à la Société nationale de musique, par Pablo Casals au violoncelle et l’Orchestre Colonne dirigé par son fondateur, Edouard Colonne.

 

 

Bibliographie

VIDAL Marc, Dictionnaire de la musique, Larousse, 1999

SOURIAU Etienne, Vocabulaire d’esthétique, PUF, 1990