En 1844, Robert cède au désir de Clara de partir pour une tournée en Russie de janvier à mai. «Bien sûr, il l’accompagne, mais à contrecœur, d’autant qu’il est obligé d’abandonner momentanément sa revue, ses cours, et surtout la composition. De surcroît, en Russie, il prend froid, et surtout il a beaucoup de mal à supporter les succès de sa virtuose de femme dont il n’apparaît que… le mari!» (DUAULT Alain, Robert Schumann, Actes sud classica, 2010, p.87).
A l’automne 1844, les époux décident de quitter Leipzig pour s’installer à Dresde. De nouveaux enfants sont nés: après Marie en 1841, il y a eu Élise en 1843, puis Julie en 1843. Les époux Schumann auront en tout huit enfants. Clara donne moins de concerts, ne compose plus beaucoup pour se consacrer à la vie familiale. Bien que poussée par Robert, Clara craint de le décevoir et n’écrit de la musique pour lui qu’à Noël et lors de ses anniversaires.
Lorsque Hiller quitte Düsseldorf en 1850, il propose à Schumann de lui succéder à la direction de l’orchestre de la ville. Sans hésiter, la famille laisse les rives de l’Elbe pour rejoindre celles du Rhin. Là, Robert retrouve un peu de sérénité et de répit dans ses crises, poursuit ses compositions.
Mais son état continue de se dégrader inexorablement. En 1854, Schumann est à nouveau assailli par ses troubles habituels. Hanté par l’idée de devenir fou et de représenter un danger pour sa famille, il demande à être interné. Le matin du 27 février, il se jette dans le Rhin. Sauvé par des bateliers, il est conduit à l’asile d’Endenich, près de Bonn. Là, il reçoit des visites de Brahms et de Joachim, et semble garder l’espoir d’une prochaine guérison. Mais le compositeur finit par refuser toute visite et cesse de se nourrir.
Le 27 juillet 1856, alors que son état est critique, Clara accourt à son chevet. Schumann la reconnaît et l’étreint une dernière fois. Il s’éteint le 29 juillet.