(1685 – 1750)
Il était courant, à l’époque baroque, que l’on empruntât des thèmes et plus souvent encore des œuvres entières à d’autres compositeurs à des fins d’improvisation, d’orchestration ou bien, à l’inverse, de réduction. Fasciné par la musique italienne, Bach alors en poste à Weimar, se passionna pour un tel exercice, puisant dans le matériau si original de Vivaldi, matière à enrichir ses propres partitions. Il transcrivit cinq concertos, trois de Vivaldi et deux de Johann Ernst de Saxe-Weimar. Un sixième concerto (BWV 597), d’un compositeur inconnu, n’aurait pas été transcrit par Bach.
Daté de 1713, le Concerto pour orgue que nous entendons est la transcription de celui pour cordes et violon solo interprété à la suite : le fameux “Il grosso mogul”.
Dans sa version, Bach modifie la tonalité passant du ré à l’ut majeur. A l’orgue, les tessitures sont considérablement amplifiées, les ornementations explosent d’inventivité. L’interprète dispose aussi d’une liberté de tempo considérable en fonction de l’instrument et de l’acoustique. La richesse des registres est par ailleurs élargie. Le premier mouvement est sans indication de tempo. Le second est noté Recitativo adagio et, le finale, Allegro.