Après les œuvres Plinn et Variations puis Avel Viz données à l’Orchestre symphonique de Bretagne, la compositrice nous propose quelques pistes d’écoute pour sa nouvelle partition donnée en première mondiale.
Expliquez-nous le titre de l’œuvre…
Transes bretonnes, trans-bretonnes… La transe générée par la danse d’abord bien sûr, puis, l’idée de traversée et, pourquoi pas, de la Transylvanie, irriguent cette pièce qui rend hommage aux Danses roumaines du compositeur hongrois Béla Bartók. J’emprunte sept danses connues au répertoire breton. Elles sont assez brèves et rapides. Elles ont été pensées pour l’orchestre. Dans Avel Viz, j’utilisais en majorité des mélodies traditionnelles, alors que dans ces Transes bretonnes, l’orchestre s’approprie des thèmes à danser, mais toujours issus du répertoire traditionnel breton.
Les diverses danses de Béla Bartók puisent dans le régionalisme des pays du Danube. Comment avez-vous choisi celles qui composent Transes bretonnes ?
Ces musiques dont d’abord « dansables » et bien connues des Fest-noz. Je les ai voulues représentatives des régions de la Bretagne : danses du sud, plutôt Andro et Hanter-dro et danses du centre et du nord avec les gavottes et Plinn. Cela a demandé un travail approfondi d’écoutes, d’échanges avec sonneurs et chanteurs, particulièrement Marthe Vassalo, avec qui j’avais entre autres déjà travaillé sur Avel Viz, afin de réaliser une sélection harmonieuse.
Comment se structure la partition ?
Les danses enchaînées forment une pièce d’un seul tenant. Leurs caractéristiques propres sont respectées, mais adaptées aux timbres et la nature si particulière de l’orchestre classique. C’est-à-dire que l’écriture correspond à l’effectif d’une formation dite « Mozart ». Il n’y a donc pas d’ajout d’instruments traditionnels bretons. L’orchestre symphonique colore bien évidemment l’expression des rythmes et des harmonies.
A quelle esthétique appartiendrait cette œuvre ?
A aucune esthétique musicale prédéterminée ! Je joue aussi bien de la tonalité, de l’atonalité que de l’écriture modale ou de la polytonalité. Ce qui compte, ici, c’est le choix des danses dont les rythmes et l’originalité imposent leur imaginaire sonore.