(1732 – 1809)
Cette symphonie, l’une des plus lumineuses de Haydn se compose de quatre mouvements. Elle joue de contrastes et de jeux de timbres les plus extrêmes.
L’Allegro est porté par un rythme de marche confié aux cors. Ils organisent le dialogue entre les vents et les cordes. Les sonorités volontairement dissonantes, le thème martial, les changements brusques de tonalités inspireront Mozart qui copie la partition pour mieux en comprendre l’architecture. Elle marquera, notamment, son Concerto pour piano n°19. Schubert s’inspirera tout autant de cette symphonie pour ses propres symphonies.
Le mouvement lent, Poco adagio e cantabile, est bâti sur le principe de la variation qui fait intervenir les cordes seules, puis vents et cordes et, à nouveau, les cordes seules, etc. La complexité de l’architecture musicale se dissimule derrière le raffinement des ornementations et des nuances les délicates.
Plus complexe encore, le bref Menuet “al roverso” et son Trio “al roverso” représentent un véritable jeu musical. En effet, leur deuxième partie est tout simplement identique à la première partie, mais jouée à rebours ! Harmonies et rythmes tiennent parfaitement et dans les deux sens de leur lecture. A l’oreille, tout sonne avec un naturel et une simplicité confondante. Haydn reprendra ce même traitement musical dans l’une de ses sonates pour piano, la quarante-et-unième.
Le rythme du Finale, presto assai, est haletant. Puis, jaillit une véritable explosion sonore. Une fois encore, le compositeur réussit à surprendre l’auditoire. Aucun développement ne peut être deviné à l’avance. On va ainsi de surprise en surprise, Haydn ne ménageant pas les effets jusqu’à des dissonances pour le moins audacieuses !