Agenda

Symphonie n°41 en ut majeur K.551 dite “Jupiter”, Wolfgang Amadeus Mozart

Wolfgang Amadeus Mozart

(1756-1791)

Symphonie n°41 en Ut Majeur K.551 dite “Jupiter”

 

Quatre mouvements :

  1. Allegro vivace
  2. Andante cantabile
  3. Menuetto et Trio
  4. Molto allegro

 

Date de composition : de juillet au 10 août 1788, à Vienne.

Date de création inconnue.

 

La Symphonie en ut majeur clôt une “trilogie” de chefs-d’œuvre composés au cours de l’année 1788. Malgré l’immense documentation consacrée à ces partitions, nous n’avons aucune certitude quant aux raisons de la composition des trois symphonies. Les musicologues ont acquis toutefois la conviction que Mozart les entendit. Un concert donné en mai 1788 au Gewandhaus de Leipzig mentionne la programmation de trois symphonies, sans plus de détail. On sait aussi que durant l’été 1788, Mozart souhaitait lancer une souscription afin d’organiser trois concerts. Un seul des trois eut lieu, faute d’avoir réuni la somme requise. Par ailleurs, les éditeurs appréciaient les cycles symphoniques constitués, dont la publication était plus aisée à commercialiser que des opus épars. Enfin, Mozart était désireux de se faire entendre à Londres car la capitale anglaise était la ville la plus rémunératrice d’Europe.

Le manuscrit de la Symphonie en ut majeur indique “Sinfonia”. Le titre “Jupiter” aurait été trouvé par l’impresario londonien de Joseph Haydn, Johann Peter Salomon (1745-1815) et mentionné sur la première édition d’un arrangement pour piano paru en 1823 aux éditions de Muzio Clementi ! Cela étant, la Symphonie fut connue pendant des décennies comme celle “avec le finale fugué”. Le titre de “Jupiter” lui convient assurément car l’œuvre s’inspire en partie de l’esprit classique du 18e siècle.

Le tutti vigoureux qui ouvre les premières mesures de l’Allegro vivace sonne comme un “rappel à l’ordre” après la frénésie du finale de la symphonie précédente, en sol mineur. La beauté en est apollinienne.

L’Andante cantabile qui suit avec ses violons assourdis réalise une volte-face saisissante, revenant à un climat douloureusement secret. La sérénité des cordes et le timbre atténué des bois permettent d’entrer doucement dans le Menuetto et son Trio. Son chromatisme descendant est à la fois altier et d’une courtoise galante, “à la française”. Les artifices dynamiques cachent la science du contrepoint.

Quatre notes lancent le finale Molto allegro, que l’on dit “fugué”. L’est-il bien selon les règles magnifiées par Jean-Sébastien Bach ? En réalité, dans ce mouvement en forme de sonate avec deux reprises et une longue coda, le triomphal fugato ne fait que synthétiser des éléments épars. Ainsi, dans les dix minutes de cette conclusion, Mozart présente l’apport du contrepoint baroque, clôt l’univers classique et ouvre son orchestre sur le préromantisme.

La Symphonie Jupiter ne symbolise assurément pas la fin d’une époque. Elle lève le rideau sur un nouveau siècle.

 

À lire

« Mozart, chemins et chants » par André Tubeuf (Actes Sud / Classica, 2005).