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Symphonie n°2 op.56, Olivier Penard

Olivier Penard

(né en 1974)

Symphonie n°2 op.56

 

Date de fin de composition : 30 mai 2023
Date de création : 15 mars 2024 par l’Orchestre national Avignon-Provence sous la direction de Léo Margue.

 

La Symphonie n°2 d’Olivier Penard est une commande du Consortium Créatif, structure qui regroupe cinq orchestres : l’Orchestre National de Bretagne, l’Orchestre national Avignon-Provence, l’Orchestre national de Cannes, l’Orchestre de Picardie et l’Orchestre Symphonique de Mulhouse. Le compositeur nous propose quelques clés d’écoute de la partition.

Parlez-nous de la genèse de l’écriture de la symphonie…

Les seules contraintes qui m’ont été imposées étaient celles de la durée et de l’effectif. Pour le reste j’étais entièrement libre. J’ai donc imaginé une œuvre en trois mouvements qui n’ont pas de titre. L’architecture est classique: “vif-lent-vif”. Au début de la composition, j’avais à l’esprit un plan d’ensemble dont le développement s’est réalisé en partie de manière intuitive. Mon langage musical donne la priorité à l’harmonie et plus encore au rythme. Le point de départ est, en vérité, ce dernier car il incarne une énergie primitive.

Comment se structurent les trois mouvements ?

Le premier démarre dans un élan rythmique puissant, l’expression d’une forme d’angoisse, de violence et la fin s’interrompt brutalement sans résolution. Ce choix conscient permit d’ouvrir un “chant d’espoir” avec le deuxième mouvement. Le solo du hautbois y prend toute sa valeur. Il est la voix lyrique d’un personnage imaginaire. La mélodie qui irrigue toute la symphonie apparaît alors en pleine lumière. Cette mélodie m’a demandé beaucoup de travail – une trentaine de versions, peut-être – pour qu’elle semble couler de source…

Au 21e siècle, je revendique que l’on puisse toujours composer de la musique mélodique.

Le finale de la symphonie est brillant et vous rendez hommage à l’un de vos compositeurs favoris de musiques de film…

Je suis, en effet, un grand admirateur des compositeurs de musiques de film hollywoodiens, entre autres, et je rend hommage dans le dernier mouvement à Jerry Goldsmith. Le finale résolument festif est marqué par une volonté de magnifier des rythmes assez irréguliers voire brutaux.

Vous êtes également chef d’orchestre. De quelle manière, cette activité nourrit-elle la pensée du compositeur ?

Les choix d’écriture anticipent à la fois la gestique du chef d’orchestre, mais aussi celle des différents pupitres, l’idée étant de faciliter au mieux l’interprétation de l’œuvre.

Situez-vous votre esthétique musicale dans une tradition spécifique ?

Il serait présomptueux pour un compositeur d’aujourd’hui d’affirmer qu’il ne vient de nulle part… Un langage musical est nécessairement ancré dans des références passées. Dans mon cas, elles sont multiples. J’ai une attirance particulière pour les esthétiques du début du 20e siècle (Stravinsky, Bartók, Ravel, entre autres), mais aussi pour la musique de film symphonique, le minimalisme américain, celui des Steve Reich et John Adams, sans oublier le jazz. L’important est de trouver sa voie pour communiquer avec le public. La musique est d’abord un partage.

A découvrir, le site du compositeur
olivierpenard.com