A lire : « Mozart, chemins et chants » par André Tubeuf (ed. Actes Sud / Classica, 2005).
Composée à Salzbourg, la Symphonie en si bémol majeur fut achevée le 9 juillet 1779. Imaginée dans un premier temps sans menuet – il sera ajouté en 1782 afin de correspondre aux nécessités d’une interprétation à Vienne – la partition est caractéristique de l’écriture dite « salzbourgeoise ». On ne sait à quelle occasion elle fut composée. En effet, son caractère est sans ombre et elle n’a d’autre ambition que de briller et de divertir. Outre les cordes, elle fait appel à deux hautbois, deux bassons et deux cors. Une orchestration assez modeste qui correspondait alors à la nomenclature en vigueur à Salzbourg.
Elle s’ouvre par un Allegro assai d’un grand dynamisme, tant du point de vue des contrastes de couleurs que des rythmes. Les nuances changent en permanence et Mozart souhaita visiblement préserver la concentration des auditeurs. Pour autant, on remarque à la fin de ce mouvement, une certaine nostalgie, signature de l’ambiguïté expressive de l’écriture du compositeur.
L’Andante moderato est d’un style beaucoup plus sobre. Les cordes énoncent le chant auquel les six instruments à vent répondent avec beaucoup de précision. Mozart a noté, en effet, avec la plus grande exactitude, les phrasés de cette page chambriste, à l’atmosphère sereine de la première à la dernière mesure.
Le Minuetto repose sur des ländler, c’est-à-dire des danses populaires allemandes. Il est sans prétention bien que, par opposition, le raffinement de l’écriture corresponde à la mode viennoise.
Allegro assai, le finale est une sorte de galop à l’humour certain. Mozart aime surprendre l’auditoire et c’est la raison pour laquelle cette page paraît si imprévisible. On croirait presque une scène d’opéra bouffe italien. Toutes sortes de danses et de pas de marches sont ainsi exploités, offrant aux interprètes la possibilité de montrer leur habileté.