Poulenc fut dédaigneux des grandes formes notamment de la symphonie romantique. “Sinfonietta” en lieu et place de “symphonie” signifie aussi le refus d’un caractère ambitieux et profond.
Les symphonies de Haydn, celle en Ut de Bizet, la Symphonie Classique de Prokofiev ont servi de modèle au compositeur. Pour autant, avec ses quatre mouvements, la Sinfonietta possède aussi les dimensions d’une symphonie. La composition de l’oeuvre débuta en 1947 et s’acheva le 8 septembre 1848, à Noizay. Dédiée à Georges Auric, la partition fut créée le 24 octobre de la même année, à Londres par l’Orchestre Philharmonia dirigé par Roger Désormière.
Trois motifs de la partition sont issus d’un quatuor à cordes. L’élégance de l’écriture évoque Les Biches (1923), la première pièce pour orchestre du musicien, mais aussi l’impertinence des Mamelles de Tirésias (1947). Servie par une orchestration brillante, la musique ne craint pas de plaire. Du traditionnel allegro con fuoco émerge le second mouvement, molto vivace, scherzo de fait, au rythme sautillant. L’andante cantabile qui suit, au charme lyrique fait une habile transition avec l’insouciance feinte du finale (prestissimo et très gai).