Pierre Boulez
(1926-2016)
Mémoriale (…explosante-fixe…originel) pour flûte solo et huit instruments
Date de composition : 1971 à 1985
Date de création : 29 novembre 1985 au Théâtre des Amandiers de Nanterre par les musiciens de l’Ensemble Intercontemporain et la flûtiste Sophie Cherrier.
Quatorze années furent nécessaires pour que la partition soit achevée. Le compositeur la définit comme un « work in progress » et un hommage (Mémoriale) à Larry Beauregard, flûtiste de l’Ensemble Interconteporain, décédé en 1985.
Deux cors, trois violons, deux altos et un violoncelle dialoguent avec la flûte. Le titre de l’œuvre fait référence à une citation de L’Amour fou d’André Breton (« la beauté convulsive sera érotique-voilée, explosante-fixe, magique-circonstancielle, ou ne sera pas » ainsi qu’à une autre pièce musicale …explosante-fixe…
Dans cette dernière pièce, la problématique résidait dans le rapport entre l’instrument soliste et le plus puissant ordinateur musical de l’époque (la « machine 4X »).
Dans Mémoriale (…explosante-fixe…originel) que nous entendons, Boulez garda la partie pour flûte et ajouta le petit ensemble instrumental. Six séquences musicales sont ainsi interprétées, gravitant autour d’un bloc sonore de sept sons. Le compositeur s’exprime ainsi à propos de sa pièce : « j’ai fait une première version écrite en 1972. Au début, le matériau était plutôt primitif […]. J’ai assigné un registre très précis à chaque instrument, dans lequel chacun se déplace indépendamment des autres. Cela, pour ainsi dire, est la dimension fixe de … explosante-fixe… En même temps, les instruments devaient s’influencer mutuellement […] ». Une version orchestrée de la pièce fut réalisée en 1993.
À lire :
« Pierre Boulez aujourd’hui » par Laurent Bayle (ed. Odile Jacob, 2025)