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Beethoven

Concerto pour piano et orchestre en mi bémol majeur n°5 op.73 dit “L’Empereur”, Ludwig van Beethoven

Ludwig van Beethoven

(1770-1827)

Concerto pour piano et orchestre en mi bémol majeur n°5 op.73 dit “L’Empereur”

 

Mouvements

I. Allegro

II. Adagio un poco moto

III. Allegro ma non troppo

 

Date de composition : 1809

Date de création : 28 novembre 1811

 

L’année 1809 fut une année “maudite” pour l’Autriche. L’invasion des troupes napoléoniennes et l’occupation de Vienne pour la seconde fois par les troupes françaises, le traumatisme des bombardements des 11 et 12 mai 1809 marquèrent les Autrichiens. Les exhortations à la révolte que l’on peut lire sur les manuscrits du nouveau Concerto en mi bémol majeur que compose alors Beethoven sont sans équivoque : Angriff ! Sieg ! (Attaque ! Victoire !). Toutefois, l’année 1809 ne fut pas aussi improductive car bon nombre de chefs-d’œuvre virent le jour : la Sonate pour piano Les Adieux, le Dixième Quatuor à cordes op.74 ainsi que le Concerto pour piano en mi bémol majeur.

L’œuvre provoqua une véritable révolution dans le genre du concerto. En effet, aucun compositeur n’avait jamais écrit un premier mouvement d’aussi vaste dimension : six cents mesures ! Par ailleurs, Beethoven avait confié une partition particulièrement sonore au pianoforte qui devait s’imposer face à un orchestre puissant. La faiblesse dynamique de l’instrument soliste se heurtait à un orchestre dont la nomenclature était inédite. Le défi paraissait impossible à relever. La création du concerto eut lieu le 28 novembre 1811 à l’Orchestre du Gewandhaus de Leipzig. Les noms du soliste et du chef d’orchestre demeurent inconnus.

Le premier des trois mouvements, Allegro, laisse place nette au piano. S’agit-il d’une improvisation couchée par écrit ? L’orchestre symphonique (sans trombone mais avec des cors et des timbales) surgit avec une énergie jubilatoire et agressive. Quel contraste avec l’apparition du second thème, plus mystérieux et alternant les tonalités majeur et mineur ! Trois courtes cadences au début du concerto apparaissent d’autant plus originales que la fin du mouvement ne propose aucune autre cadence. La grande virtuosité de l’écriture est portée par des formules rythmiques qui sont celles de la marche, mais aussi de l’écho de musiques révolutionnaires et militaires.

L’Adagio un poco moto s’enchaîne au premier mouvement. D’emblée, il frappe par sa simplicité. ll s’ouvre par une sorte de choral aux cordes seules. Beethoven a cherché de multiples variantes afin d’offrir les “broderies” les plus naturelles au clavier dans son dialogue avec les cors. Le dépouillement de l’écriture et l’atmosphère presque religieuse suspendue sur la note si du piano préparent l’entrée du finale.

Celui-ci, un rondo Allegro ma non troppo, évoque une danse populaire par un simple motif développé sur l’arpège de mi bémol. Le sentiment d’improvisation prévaut comme au début du concerto. Le soliste tente plusieurs ouvertures pour mieux lancer le finale triomphant.

Que penser du sous-titre “Empereur” accolé à la partition ? Les musicologues s’interrogent encore sur sa signification qui s’avère en contradiction avec les idées libérales du musicien. Aujourd’hui, ils ont acquis la quasi-certitude qu’il s’agit d’un titre apocryphe. Beethoven dédia le Concerto à l’archiduc Rodolphe en remerciements de son soutien financier.