(1968 – )
« L’œuvre, composée en 2016-2017 est le fruit d’une demande de Pierre Génisson, que j’ai rencontré en 2014, alors que je vivais à Los Angeles où il résidait également. Pierre m’a alors fait part de son souhait que je lui écrive une partition qu’il pourrait jouer « en miroir », dans un concert incluant le Concerto pour clarinette de Mozart. J’ai accepté son projet avec beaucoup d’enthousiasme et Pierre a pu mettre en place la création grâce à la commande de l’Orchestre Philharmonique Royal de Liège, de l’Orchestre Symphonique de Bretagne et de la Société Buffet Crampon.
Dans la composition de ma pièce, je n’ai pas cherché à établir d’analogies avec le célèbre Concerto de Mozart, en dehors du fait que la construction fait appel, elle aussi, à une forme en trois mouvements et que la clarinette solo est en la. Il n’y a donc aucune utilisation de motifs de Mozart ni même de référence à l’esprit mozartien. Mais j’ai tenté, de répondre à ma manière, à certaines questions que posent l’écriture d’un concerto pour clarinette au XXIe siècle, dans un langage qui relève ni de la tonalité, ni de l’atonalité, mais du champs de la modalité que j’explore depuis près de 25 ans.
Il y a donc, dans cette œuvre, un aspect clairement consonant, mélodique et lyrique qui n’exclue nullement le drame et la mélancolie. Chaque mouvement, par son titre, renvoie à un caractère musical très spécifique : Intense (1), Très doux (2) et Vif (3).
A l’intérieur de ces trois mouvements, j’ai exploré, à l’aide de motifs obsessionnels, les diverses possibilités de dialogues, d’oppositions, de fusions, de superpositions du soliste avec l’orchestre. Et dans le jeu de la confrontation avec la forme historique du concerto, j’ai inclus une grande cadence dans le final. Tout au long de l’œuvre, j’ai aussi tenté de traduire musicalement, la formidable personnalité de Pierre Génisson dont l’extraordinaire sonorité et vélocité sont à l’origine de cette nouvelle partition qui lui est dédiée ».
Eric Tanguy
Le Concerto pour clarinette et orchestre a été donné en première mondiale, le 24 novembre 2017, par Pierre Génisson et l’Orchestre philharmonique de Liège dirigé par Patrick Davin. .