A Lire « Antonio Vivaldi » par Sophie Roughol (ed. Actes Sud / Classica, 2005)
Vivaldi composa 39 concertos pour le basson, témoignant ainsi son intérêt pour les instruments aux registres graves. Il est probable qu’il en ait dédié une grande partie au bassoniste vénitien Giuseppe Biancardi. Celui-ci appartenait à la Guide d’instrumentistes connue alors sous le nom d’Arte de Sonadori.
Le Concerto pour basson en mineur, en trois mouvements, s’ouvre par un Allegro poco brillant et foisonnant d’idées. Celui-ci aurait été, à l’origine, destiné à un autre concerto, mais pour la flûte. Le thème martial est énoncé aux cordes avec une belle détermination. Puis, il est repris avec beaucoup d’élégance et de volubilité par le basson. Le dialogue s’ordonne grâce au charisme du soliste, lui-même porté par le dynamisme du rythme de l’accompagnement et notamment du continuo.
L’Andante est d’une belle gravité, d’une esthétique proche d’une pièce religieuse. Après l’entrée des cordes, le basson expose le thème d’une grande nostalgie.
Le finale, Allegro, coule avec une vivacité remarquable. Le soliste montre toute l’étendue de sa virtuosité mais aussi la palette de couleurs de son instrument.