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Nancy Ives
Celilo Falls : We Were There
Onze mouvements
1. N’Chewana
2. Celilo Fisherman
3. Deep Time for Joe Cantrell
4. Grandfather Storyteller
5. What I Miss Most is the Mist
6. Grandfather Echo
7. Inundation, Flat Water
8. Celilo Blues
9. She Who Watches
10. Grandfather Storyteller Reprise – for solo String Quartet
11. There has been Something
Date de composition : 2019
Date de création : le 4 juin 2022 au Reser Center of the Arts de Beaverton dans l’Ontario, par l’Orchestre de chambre de Portland dirigé par Yaacov Bergman.
La compositrice de nationalité canadienne, Nancy Ives – descendante du compositeur américain Charles Ives – se passionne pour la culture des communautés autochtones du Canada. Elle mène une carrière de violoncelliste, soliste de l’Orchestre symphonique de l’Oregon et artiste en résidence dans diverses formations. Par ailleurs, Elle est membre de plusieurs ensembles de musique de chambre avec lesquels elle programme la création de nombreuses œuvres contemporaines.
La pièce Celilo Falls : We Were There – partition à l’origine avec narrateur sur un texte de Ed Edmo et installation multimédia – appartient à un grand projet destiné à faire connaître aux publics les plus divers, les histoires des communautés améridiennes. Une histoire inspirée par la nature et des évènements dramatiques. En effet, Celilo la plus ancienne communauté du continent nord-américain – leur histoire aurait débuté il y a plus de dix-mille ans – fut bouleversée par la construction, en 1957, du barrage de Dalle. Celui-ci fut érigé sur la chaîne des Cascades, l’actuelle frontière entre les Etats américains de l’Oregon et de Washington. Le barrage submergea une partie du territoire de la communauté et les Amérindiens perdirent une grande partie de leurs moyens de subsistance et de leur patrimoine. D’énormes cataractes d’eau jaillissait la subsistance de toute la région. En effet, sur les pontons érigés au-dessus de l’eau, les Amérindiens attrapaient des saumons et on estime qu’entre 15 et 20 millions de poissons remontaient annuellement le courant, ce qui en faisait le plus grand lieu de pêche d’Amérique du Nord. Les chutes étaient situées entre les peuples parlant les langues Chinookes et Sahaptines, servant ainsi de lieu d’échanges culturels et économiques.
N’CheWana qui ouvre la pièce est le mot qui définit le fleuve Columbia dans la famille des langues sahaptin. La musique de Nancy Ives évoque tout au long des onze parties de la partition, la profondeur des peuples démunis face à cette perte. L’écriture lyrique et d’une veine mélodique puissante évoque le souffle du vent qui balayait les cascades avant qu’elles ne disparaissent. Musique nostalgique et mélancolique parfois (Celilo Fisherman), révoltée aussi (Celilo Blues), elle se souvient du texte poétique d’Ed Edmo, membre de la tribu Shoshone-Bannock : « Ce qui me manque le plus, c’est la brume, une légère brise qui me pousse contre les joues de ma jeunesse ».