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Appellation: Le mot grec sumphônos («qui résonne ensemble», d’où «harmonieux»), est le composé de sun («avec, ensemble») et phônè («son, voix»). Toujours en grec, ce mot donne sumphônia, qui désigne tout d’abord un «accord de voix et de sons», ou un «accord» du point de vue des idées et des sentiments, avant de concrètement désigner des instruments de musique (flûte de pan, orgue, cornemuse). Les premières utilisations du terme pour désigner une œuvre musicale emploient soit l’orthographe sinfonia (nom italien de symphonie), soit celle de symphonia.
Origine: C’est au XVIIème siècle que le terme « symphonie » commence à prendre son acception moderne, à savoir une pièce purement instrumentale. Au début du siècle, on trouve aussi bien des pièces d’introduction de suites, des intermèdes musicaux, des ritournelles d’opéras, des pièces courtes de caractère variés. Les fondements mêmes de la symphonie ne sont donc pas encore clairement fixés.
Au cours de la seconde moitié du XVIIème, le genre symphonie voit poindre ses origines à travers les ouvertures d’opéras. Alessandro Scarlatti (1660-1725) donne en premier le nom de Sinfonia à l’ouverture, fixant le plan en 3 parties (vif/lent/vif) et enrichit l’orchestre d’opéra de trompettes, hautbois, flûtes et cors aux côtés de la section des cordes. La Sinfonia en 3 parties anticipe donc la symphonie moderne.
La symphonie classique: présente une architecture en quatre mouvements contrastés. Haydn a longtemps été considéré comme le père de la symphonie. Il est l’auteur de 104 symphonies composées entre 1759 et 1795. C’est lui qui adopte, à partir de la Symphonie n° 31, le plan en 4 mouvements, caractéristique de la symphonie classique :
– Allegro
– Adagio
– Menuet-Trio
– Moderato molto presto ou Allegro
Beethoven et son influence: Beethoven, à la suite de Mozart et de Haydn, a perpétué le genre de la symphonie pour finalement le faire complètement éclater. Il en écrit 9 entre 1800 et 1823. Il ne respecte pas toujours le plan en 4 parties, ajoutant des mouvements supplémentaires (Symphonies n° 6 et n° 9). Il inclut des développements dès l’exposition de la forme sonate avec variations ou style fuguée ; remplace le menuet par le scherzo et peut adopter dans le dernier mouvement, un rondo ou un thème et variations. Enfin, il s’éloigne de la musique pure pour se rapprocher d’un « programme » tel que dans sa Symphonie n° 9 (avec chœur, quatuor vocal, baryton soliste au service d’un message universel – « Ode à la joie », texte de Schiller).
La symphonie après Beethoven: Au XIX siècle, les effectifs s’enrichissent progressivement. D’abord des instruments sont ajoutés à l’orchestre (piccolo et trombone dans la 6ème Symphonie de Beethoven, 2 harpes et un cornet dans la Symphonie fantastique de Berlioz, des cloches de vache, guitare et mandoline das la 7ème symphonie de Mahler. la symphonie prend des proportions énormes avec Mahler ou Bruckner. Mais aussi, le nombre d’instruments par pupitre s’amplifie (bois ou cuivres par 3, puis 4) avant de culminer avec des orchestres titanesques comme celui de la 8ème Symphonie de Mahler.
Au XXe siècle, la symphonie perd son statut mythique de genre orchestral central, détrônée par une multitude d’expériences à géométrie variable. Cependant, de nombreux compositeurs font référence au genre, citons Darius Milhaud, Arthur Honegger, Olivier Messiaen (et sa monumentale Turangalîla-Symphonie), ou encore Benjamin Britten, Leonard Bernstein, Samuel Barber, Jonathan Harvey…