Seckou Keita

Depuis son arrivée au Royaume-Uni en 1999, Seckou a entrepris un voyage créatif épique lui permettant d’élargir le champ idiomatique de son instrument – le kora – et ainsi de déployer ses ailes, au sens propre comme au sens figuré.

Surnommé “le Hendrix de la kora”, Seckou est reconnu pour ses accords ingénieux et sa virtuosité, et est également qualifié comme “l’un des meilleurs représentants de la kora”. Se produisant dans le monde entier en solo et avec son quintette révolutionnaire, il a captivé le public au WOMAD, à Hay, à Glastonbury, au Tokyo Jazz, au Chicago World Music Festival, au Sydney International, au Montreal Jazz Festivals et dans bien d’autres lieux encore.

Il a collaboré avec de nombreux artistes de jazz, pop, latin, folk et classique, notamment Damon Albarn & the Africa Express, la harpiste galloise Catrin Finch, le pianiste cubain Omar Sosa, le trio AKA avec le guitariste italien Antonio Forcione et le percussionniste brésilien Adriano Adewale, Paul Weller et le collectif folk The Lost Words, Spell Songs (2019) rejoint par les mots de Robert McFarlane et l’œuvre d’art de Jackie Morris. Depuis 2007, il se produit avec des ensembles classiques, notamment avec l’Orchestre National de Bretagne, lui permettant ainsi de réaliser son rêver : diriger une œuvre orchestrale spécifique au kora.

Au total, Seckou a sorti 11 albums en tant que leader et co-leader. Grâce à ce travail, il a reçu de nombreuses récompenses, notamment trois Songlines Music Awards et plusieurs BBC Radio 2 Folk Awards, dont celui de musicien de l’année 2019. “Je ne sais pas si je suis un musicien folk, jazz ou world”, avait-il déclaré à l’époque.“Oubliez les catégories. Ma musique est juste une musique pour l’âme”.

Le 26 mai 2023, Seckou sort African Rhapsodies (Claves Records), une œuvre pour kora et orchestre arrangée par le compositeur et bassiste italien Davide Mantouan et enregistrée avec le BBC Concert Orchestra. Sous la direction de Mark Heron, chef d’orchestre du Royal Northern College of Music, Keita a également invité Mantovani à la contrebasse et son frère, le percussionniste gambien (et joueur de kora) Suntou Susso. La place d’honneur a été donnée au remarquable violoncelliste et vocaliste sud-africain, Abel Selaocoe.

African Rhapsodies est une œuvre enchanteresse pour kora et orchestre qui célèbre la magique harpe à 22 cordes de l’Afrique et lui donne la place de choix accordée depuis des siècles au violon, au piano et à la flûte. On se demande si Bach ou Beethoven n’auraient pas composé pour la kora s’ils avaient voyagé en Afrique au cours de leur vie. Seckou s’appuie sur cette notion en faisant appel à sa propre imagination, largement stimulée par sa longue fascination pour le décloisonnement des frontières culturelles. Il en résulte une œuvre majestueuse, un tourbillon de virtuosité, mais surtout un sublime voyage poétique où la musique n’est qu’émotion.