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The Way pour orchestre symphonique, Bohdana Frolyak

Bohdana Frolyak

(1968)

The Way pour orchestre symphonique

 

Un seul mouvement

 

Date de composition : 2022

Date de création : 23 juin 2023. Commande de la cheffe d’orchestre Oksana Lyniv pour la tournée estivale de l’Orchestre symphonique des Jeunes d’Ukraine.

 

La pièce The Way – la voie – symbolise le passage des ténèbres à la lumière. Un message d’espoir que la compositrice ukrainienne évoque avec beaucoup d’émotion.

 

Quelle est la genèse de la partition ?

 

La partition fut composée en 2022. A l’origine, il s’agissait d’une musique destinée à une pièce de théâtre jouée à Varsovie et dédiée aux enfants. Elle fait référence à un conte. La structure de l’œuvre est celle d’un poème symphonique conçu en un seul élan, mais avec trois parties enchaînées. La première évoque l’invasion russe de février 2022, la deuxième partie est celle de la désolation et de la peur puis le finale reprend l’idée, dans le conte, de l’invention par les enfants d’une machine à produire de la lumière.

 

Votre œuvre est d’une grande force lyrique. Pour autant, elle n’apparait pas comme une musique de “combat”…

 

Toute la musique que j’ai composée exprime avant tout l’espérance d’un monde meilleur, l’espoir que le Bien triomphe sur le Mal.

 

Revendiquez-vous des filiations esthétiques dans votre écriture ?

 

Les courants postmodernes influencent nécessairement ma musique. Mais, si je devais revendiquer des filiations appartenant au 20e siècle, elles seraient très diverses, allant de Witold Lutoslawski à Olivier Messiaen même si ce dernier m’a avant tout intéressé pou l’originalité de son écriture. J’ajouterais les noms de musiciens ukrainiens comme Boris Lyatochinsky disparu en 1968 et qui est considéré comme le plus important compositeur de mon pays. Aujourd’hui, la figure emblématique de la musique ukrainienne est Valentin Silvestrov dont je suis très proche. Sa sensibilité à l’espace et au temps m’influencent profondément. Par ailleurs, j’ai ailleurs étudié dans la classe de Myroslav Skoryk dont le style m’a marqué dans le passé.

 

Précisément, quel regard portez-vous sur l’œuvre de Myroslav Skoryk dont nous venons d’entendre la Mélodie en la mineur ?

 

Bien des œuvres de Myroslav Skoryk sont d’un très haut niveau musical. La Mélodie a connu un destin très étonnant car ce morceau qui était destiné à un film soviétique est devenu dans le monde entier, le symbole de la résistance de l’Ukraine.

 

Quels sont aujourd’hui vos projets musicaux ?

 

Ils sont en grande partie liés à la situation que nous connaissons, ici, à Lviv. Pas plus tard qu’hier, des immeubles ont été détruits et des personnes ont été tuées par des bombardements russes. Comme pour la plupart de mes compatriotes, il est très difficile de se concentrer sur autre chose que la guerre. Pourtant, les musiciens continuent à jouer et c’est ainsi que l’Orchestre national philharmonique symphonique de Lviv a créé, en mai dernier, ma Symphonie n°3.