Les dernières symphonies de Mozart constituent une trilogie dans laquelle la Symphonie n° 40 en sol mineur, la plus tragique, contraste de manière saisissante avec la Symphonie n° 39, lyrique et chaleureuse, et la Symphonie n° 41 “ Jupiter ”, triomphale. Composée en1788 à Vienne par un musicien en pleine possession de ses moyens (Mozart a trente-deux ans, mais s’est initié à l’écriture orchestrale dès l’âge de huit ans), cette symphonie, écrite exceptionnellement en mineur, possède une tonalité émotionnelle et tragique. Au sombre caractère du célèbre Allegro molto initial, de l’Andante lourd de menaces et de l’Allegro assai final à la tension insoutenable, s’oppose l’Allegretto intermédiaire formé d’un menuet énergique et d’un trio consolateur. Une fois encore, Mozart exprime tous les états de l’âme humaine avec un naturel et une simplicité qui cachent la complexité d’un art préfigurant le romantisme de Beethoven et Schubert.