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Jean-Sébastien Bach
(1685-1750)
Suite (Ouverture) en ré majeur n°3 BWV 1068
I. Ouverture
II. Air
III. Gavotte I/II
IV. Bourrée
V. Gigue
Date de composition : entre 1718 et 1723 à Köthen ou Leipzig (révision en 1830 à Leipzig)
Date de création : inconnue
C’est au XVIe siècle qu’apparaît la suite instrumentale, composition musicale aux danses contrastées.
La plupart du temps, une suite débute par un prélude ou une sinfonia. Bach utilise volontiers ce principe, notamment dans ses Suites pour violoncelle, Suites anglaises et françaises pour clavecin et, bien évidemment, les Suites pour orchestre, au nombre de quatre (BWV 1066 à 1069).
Ces partitions que Bach préfère dénommer Ouvertures, du nom du morceau introductif de chacune d’elles, rassemblent des danses provenant de l’Europe entière : courantes, gavottes, menuets, bourrées, passe-pieds, rondos, badineries, airs, gigues… Elles rappellent autant les styles allemand, qu’anglais et italien avec, toutefois, une dominante du style français. L’accent est en effet mis sur ce que l’on nomme la “galanterie”.
Dans ses Suites qui font appel à des instrumentations variées, le compositeur modifie la structure et l’alternance des pièces. Il n’hésite pas à rompre les équilibres traditionnels (vif-lent-vif) et à adapter ces pages aux besoins des ensembles de son temps.
La Troisième Suite réunit trois trompettes, deux hautbois, les timbales, les cordes et ce que l’on nomme le continuo. Dans l’Ouverture, les trois trompettes soulignent le caractère solennel et puissant de la partition bâtie en cinq parties. C’est le style français qui s’impose, celui de Lully, avec les fanfares des vents. L’Air, l’une des mélodies les plus célèbres de Bach, contraste par sa poésie et son élégance. Les cordes seules y sont accompagnées par le continuo. Les deux Gavottes remettent en scène dans leur mouvement alerte et leurs danses appuyées, les deux trompettes. Plus rapide encore, virtuose par son rythme et ses accents pointés, la Bourrée est une “bourrasque sonore” pleine de panache. Toute suite s’achève par une Gigue. C’est l’agilité pure des trompettes, la fluidité du chant qui prime et souligne l’art noble du divertissement.