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Earl Maneein
Dependent Arising – Concerto pour violon (création française)
Date de composition : 2016-2017. Commande du chef d’orchestre Tito Muñoz à l’intention de Rachel Barton Pine.
Date de création : 21 avril 2017 par l’Orchestre symphonique de Phoenix dirigé par Tito Muñoz.
I. Grasping at the self
II. The crows already knew of your grief. They will carry him home.
III. Gate pāragate pārasaṃgate bodhi svāhā
Violoniste et compositeur, Earl Maneein est un musicien passionné par les cultures qui paraissent les plus éloignées et qu’il réunit dans son écriture. C’est ainsi que son Concerto pour violon « Dependent Arising » révèle des liens surprenants entre musique classique, Heavy Metal, Trash, Death and Black Metal et Hardcore Punk. Earl Maneein est le fondateur du quatuor à cordes Sevensuns qui joue du metal. Il est également membre d’un autre quatuor, le Vitamin String Quartet. Il a reçu de nombreuses commandes à la fois d’institutions comme le Carnegie Hall, l’Orchestre symphonique de Phoenix, le Dance Theater of Harlem, mais aussi d’artistes à l’instar du chef d’orchestre Tito Muñoz et de la violoniste Rachel Barton Pine, soliste, aujourd’hui, de la création française du concerto.
Le Concerto repose sur un poème ou, plus exactement, une louange du Bouddha : « Dependent Arising ». Le titre traduit du sanskrit évoque le concept selon lequel toute chose nait dans la dépendance d’autres choses. Le compositeur décrit ainsi sa pièce : « Comment exprimez-vous la douleur et la violence musicalement? Comment créez-vous une catharsis pour ces états négatifs? Les possibilités d’expression de ces sentiments dans la musique, comme dans n’importe quelle langue, sont limitées et doivent donc avoir évolué indépendamment des similitudes […]. J’utilise le langage de la musique extrême pour alimenter mon travail. Je puise mon inspiration dans ma pratique bouddhiste qui permet de traiter la douleur, la violence, la souffrance et la mort. Ce concerto pour violon a comme principal moteur, la terreur, la haine, la peur, l’horreur et le chagrin. »
De forme classique – deux mouvements rapides encadrent un mouvement lent – le Concerto s’ouvre sur ce titre : Grasping at the self (s’accrocher au moi). Il évoque la vanité des ambitions. L’auditeur est saisi par la densité de la pulsation et une tension qui ne cesse de croître sur le battement du rythme. Le violon livre une sorte de combat avec l’orchestre porté par les percussions agressives. Une sorte de danse endiablée prend forme avant qu’une page d’un lyrisme plus romantique n’apparaisse. Après ce passage, la tension reprend de plus belle jusqu’à une cadence impressionnante de puissance. L’orchestre scande des accords brutaux qui s’empilent par strates de plus en plus rapprochées. Le mouvement s’achève comme un hymne furieux.
Le mouvement lent – The crows already knew of your grief. They will carry him hom(les corbeaux savaient que vous étiez en deuil ; ils le ramèneront chez lui) – se déploie dans les cordes graves, les tintements de cloches et le chant de la trompette. Dans ce décor, surgit une superbe mélodie au violon. La narration cède bientôt la place à toute la puissance de l’orchestre. Le soliste tente de préserver sa voix face à une sourde menace. La démarche est assurément d’une veine romantique et le violon n’est pas sans évoquer le souvenir lointain des écritures de Barber et de Korngold. Le soliste se lance dans une seconde cadence qui reprend à son compte les tensions accumulées.
Le titre du finale enchaîné – Gate gate pāragate pārasaṃgate bodhi svāhā – est extrait d’un sutra, un recueil de préceptes bouddhiste. Il évoque le départ vers l’au-delà. La musique génère à nouveau une pulsation d’une force énorme, à l’égal du premier mouvement. L’engagement physique est total, jusqu’à l’expression de l’épuisement général.
Le site du compositeur : earlmaneeinmusic.com