L’entrée “officielle” de la clarinette dans la famille des bois de l’orchestre date des années 1780, même si diverses partitions consacrant la spécificité de l’instrument, avaient vu le jour quelques années auparavant, notamment sous la plume de Haendel. Au milieu du XVIIIe siècle, l’instrument remplaça souvent le hautbois dans les oeuvres des compositeurs de Mannheim, issus pour la plupart d’entre eux de la région de Bohème.
Mozart s’enthousiasma pour la sonorité de la clarinette qu’il employa dans plusieurs répertoires, du Trio des Quilles (1786) à la Clémence de Titus (1791). Dès l’Allegro introductif du Concerto, la clarinette impose une présence ininterrompue. Elle module, semble hésiter, change de registre, interpelle l’orchestre, multiplie les changements de rythmes. Elle porte toute l’énergie du chant. Petit à petit, les climats apparaissent de plus en plus tendus et les contrastes s’accentuent. L’Adagio, l’une des pages les plus célèbres de Mozart, délie un cantabile d’une bouleversante tendresse. Sa puissance expressive si ramassée pourtant dans la brièveté du mouvement annonce la liberté du chant romantique, du bel canto. Le finale, un Rondo allegro, s’amuse.