(1923 – )
Les compositeurs d’Amérique latine tentent, tout au long du XXe siècle, de trouver leur propre voie et de créer une identité nationale. Entre traditions issues des folklores et traditions classiques nées de l’Europe et de la jeune Amérique, il associent les cultures des deux continents. Le compositeur colombien Luis Carlos Figueroa est l’une des figures emblématiques de cette quête incessante. Comme la plupart de ses confrères du Nouveau Monde, c’est en Europe et tout particulièrement en France qu’il parfait, au cours des années cinquante, sa formation musicale. De retour à Cali, il marque de sa personnalité, plusieurs générations de musiciens. Son œuvre respire encore le parfum de ses années passées à Paris, mais aussi, l’élégance des rythmes et la profusion des couleurs des Caraïbes.
Composé en 1968, le Concertino pour flûte, timbales et cordes est assez bref et d’une structure classique en trois mouvements.
Il s’ouvre par un Allegro à l’atmosphère pastorale, rythmée par des airs populaires. La fraîcheur et la clarté se nourrissent de la tonalité la plus sincère. Elles sont portées par le lyrisme des cordes et la pulsation douce des timbales. Le caractère insouciant du mouvement évoque aussi de grands espaces, révélant ainsi le caractère profondément américain de cette musique.
Dans l’Andantino, la douceur chaude et suave des cordes irrigue des longues mélopées dans lesquelles la flûte tient une place éminente.
Le finale, Allegro est une sorte de danse populaire, née d’une rengaine au caractère hispanisant. Le rythme est délicatement pulsé. Pas une ombre ne vient altérer cette musique profondément heureuse et qui s’achève brillamment.