Capucelli

Astor Piazzolla – Muerte del Angel (arr : Sébastien Walnier)
Léo Delibes – Lakmé – duo des fleurs (arr : Jérôme Ducros)
Georges Bizet – Carmen Fantasy (arr : Werner Thomas-Mifune)
Bryce Dessner – The Forest – Sederant Principes Eb – for 7 celli (Commande Fondation LV – Classe d’Excellence de Violoncelle)
Béla Bartók – Romanian Dances (arr : Cornelius Zirbo)
Piotr Ilitch Tchaïkovski – Waltz of the Flowers – for 7 celli (arr : Samuel Parent)
Richard Dubugnon – Heptasyllabes (Commande Fondation LV – Classe d’Excellence de Violoncelle)
Edward Grieg – In the hall of the Mountain King, from Peer Gynt (arr : Jérôme Ducros)
Guillaume Connesson – Trois Jardins – for 7 celli (Jardin Anglais / Jardin Japonais / Jardin Français) (Commande Fondation LV – Classe d’Excellence de Violoncelle)
Burt Bacharach – South American Gateway
Javier Martinez Campos – Fantaisie pour la Classe d’Excellence (Commande Fondation LV – Classe d’Excellence de Violoncelle)
Maurice Ravel – Boléro (arr : Jérôme Ducros)
Leonard Bernstein – Mambo, from West Side Story (arr : Jérôme Ducros)

 

Passionné par la transmission de son art, mais aussi par le mélange des esthétiques, incluant tout autant la musique de cinéma que la création musicale, Gautier Capuçon nous propose quelques clés d’écoute à propos de ce concert qui réunit sept violoncellistes. Rencontre avec l’un des grands violoncellistes de la scène internationale.

Parlez-nous de la création de votre ensemble, Capucelli…

L’ensemble est né avec les lauréats de ma classe d’excellence, qui a vu le jour à la Fondation Louis Vuitton. Chaque année, et jusqu’en 2021, nous donnions un grand concert. Par la suite, j’ai poursuivi cette démarche avec d’anciens lauréats, sept violoncellistes venus du monde entier et réunis sous le label “Celli” et “Capuçon”. Le titre de Capucelli était donc tout trouvé ! Recevoir et donner, c’est le principe de la vie et des artistes… C’est une mise en lumière de notre vie et l’ensemble a pris un nouvel essor en janvier 2022 grâce à la création de ma propre fondation.

Quel serait le fil conducteur de ce concert qui comprend, notamment, tant de pièces contemporaines ?

Le fil conducteur est tout simplement l’histoire de cet ensemble. Avec nos instruments, nous pouvons tout réaliser, de la basse à l’accompagnement et jusqu’à la voix de soliste. C’est un véritable orchestre qui souligne parfois la présence d’un soliste. Mais, en vérité, chaque musicien tient une place essentielle. Le répertoire contemporain faisait déjà partie de l’ADN de la classe d’excellence. Chaque année, nous commandions une œuvre contemporaine. Nous n’avions aucune raison de nous arrêter en si bon chemin.

Comment décririez-vous ces partitions de personnalités aussi diverses ?

The Forest de Bryce Dessner évoque la forêt, celle ainsi nommée de la charpente de la cathédrale de Notre-Dame de Paris. La pièce fut composée juste après l’incendie et les mélodies s’inspirent de la prestigieuse École de Notre-Dame, qui rayonna en Europe entre la fin du 12^e siècle et le début du 13^e siècle. Par ailleurs, nos instruments aussi anciens soient-ils, sont avant tout en bois et celui-ci suggère un lien spirituel avec le lieu sacré.

La pièce de Richard Dubugnon, Heptasyllabes, n’a été jouée qu’une seule fois à Paris. Elle repose sur une conception particulière puisque deux groupes, deux “chœurs” de violoncelles entourent un violoncelle. Ils jouent de rythmes de sicilienne et parfois même de couleurs jazzy. Cela sonne magnifiquement bien !

La pièce Trois Jardins de Guillaume Connesson nous plonge littéralement dans les atmosphères, les esthétiques et les identités culturelles de chaque espace, anglais, japonais et français. Le compositeur a admirablement caractérisé ces jardins.

A chaque concert, nous jouons l’œuvre de Javier Martinez Campos car elle fut la première pièce contemporaine que nous avions donné au début des années 2010. Ce musicien qui était l’un de nos violoncellistes et dont nous ne savions pas qu’il était aussi compositeur, dédia une Fantaisie à son propre ensemble !

Enfin, South American Gateway de Burt Bacharach possède des sonorités très sud-américaines, assez cinématographiques. C’est un univers que j’affectionne tout particulièrement.

D’autres œuvres sont des arrangements divers de grands standards de la musique…

Les arrangeurs sont très doués et Jérôme Ducros, par exemple, relève des défis remarquables, notamment avec le Boléro de Ravel dont la percussion est assurée sur la caisse des instruments. Quant à son arrangement du Mambo de West Side Story de Bernstein, il représente une difficulté très “sportive” pour les violoncellistes. Il conclut parfaitement une soirée musicale !