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Concerto pour hautbois en ré majeur

1964 – 1949)

 

Richard Strauss, auquel on reprocha l’absence d’engagement contre le nazisme, voire l’acceptation condamnable de charges officielles, fut en réalité un artiste qui mit comme tant d’autres, la création au-dessus des conflits et des horreurs de son époque. Sa prise de conscience pour le moins tardive s’exprima en 1945 par la composition des Métamorphoses. La vision des ruines de l’Opéra de Munich désespéra le vieil homme réfugié dans son passé, celui de la Vienne de l’empereur François-Joseph.

 

Après la capitulation de l’Allemagne, les autorités américaines lui permirent de séjourner en Suisse. En octobre 1945, il acheva son Concerto pour hautbois, répondant à la commande de John de Lancie (1921-2002), jeune hautboïste de l’Orchestre de Pittsburgh qui servait sous l’uniforme de l’armée américaine. Le soliste mena par la suite une brillante carrière à l’Orchestre de Philadelphie.

 

Comme dans la plupart des partitions composées à la fin de sa vie, Strauss s’inspira de la forme classique, renouant avec l’héritage de Haydn et de Mozart. Il éprouva assez peu de considération pour cette œuvre. Doit-on douter de se sincérité lorsqu’il affirma : « C’est un exercice d’atelier pour éviter à la main et au cerveau de s’engourdir… » ?

 

Les pupitres des vents par deux signent une partition d’une facture claire et dynamique, au charme indéfinissable.

 

L’Allegro moderato s’ouvre sur la palpitation des cordes et aussitôt le chant du hautbois. Il semble improviser une mélodie aux harmonies sans cesse changeantes. La partition est réputée pour sa difficulté notamment en ce qui concerne la respiration, ininterrompue. Les pupitres de l’orchestre et le soliste fusionnent leurs timbres en une série de spirales sonores qui rappellent la fluidité de l’écriture du Chevalier à la rose.

 

L’écriture de l’Andante, enchaîné, propose en son introduction la même formule d’accompagnement brève. On songe ici à un l’opéra Capriccio, tant l’expression vocale est intense. Pour autant, le caractère intimiste de la partition peut se charger de couleurs plus sombres lorsque le lyrisme des cordes s’exacerbe, préparant l’entrée d’une superbe cadence.

 

Le final est également enchaîné. Il s’agit d’un pétillant Vivace-scherzando qui reprend le caractère enjoué, bucolique, sinon méditerranéen du premier poème symphonique de Strauss, Aus Italien.

 

Le commanditaire ne créa par le Concerto. Ce fut le hautboïste de la Tonhalle de Zurich, Marcel Saillet, qui assura la première, le 26 février 1946 sous la direction de Volkmar Andreae.

 

A LIRE

« Richard Strauss » par Michael Kennedy (ed. Fayard, 2001)